Maialen Errotabehere vient de sortir son deuxième album intitulé Askatasunen Ibaia (La rivière des libertés), marquant ainsi une nouvelle étape dans sa jeune carrière, celle de l’émancipation. Demain soir, Maialen présente ce disque sur la scène du Théâtre de Bayonne en compagnie des nombreux musiciens qui ont participé à l’enregistrement.
De l’aveu même de Maialen, son premier disque "ressemblait plus à un mixe de tout ce que je chantais sur scène depuis quelques années. Il était très académique et ressemblait beaucoup à tout ce que j’avais appris. Il n’y avait pas trop de prises de risques, pas trop de liberté". C’est donc principalement sur ce chemin de la liberté que diffère la deuxième réalisation de Maialen. "Je me suis éloignée de l’académique, vocalement et musicalement, j’ai pris beaucoup plus de liberté, plus de risques," explique-t-elle avec fierté. Elle ajoute être "très contente de cet album" pour avoir "tout suivi de très près pendant les sept mois de préparation et les quinze jours d’enregistrement studio."
Joan Baez "sa préférée"
Askatasunen Ibaia porte donc bien son nom, mais la liberté n’est pas seulement présente dans la démarche de la chanteuse, elle est aussi très constante dans les paroles des chansons. "Je ne me suis pas rendu compte au début de ce dénominateur commun, mais en regardant les textes dans leur ensemble l’évidence a sauté aux yeux. Ils avaient tous un rapport avec la liberté," explique Mailaen.
Il n’y a cependant rien d’étonnant à voir Maialen prendre ce chemin libertaire, car son artiste de référence n’est autre que Joan Baez, "ma préférée" comme elle dit, une chanteuse qui a toujours lutté pour la liberté. Janis Joplin, Emmylou Harris, le style gospel font aussi partie des influences de Maialen. "Oui, je suis très 70’s, mais je n’oublie pas pour autant ma culture basque de la chanson et ce que j’ai appris ici", avoue-t-elle.
Si la participation à l’album du bluesman Nico Wayne Toussaint et de son amie, la jazz-woman canadienne Julie Lambert n’est donc pas une surprise, leur trio est un régal pour les oreilles. Maialen et Julie au chant, Nico à l’harmonica amplifié, reprennent un titre des Blind Boys of Alabama. Les enfants d’Haurrock et le saxophone de David Arriola font aussi partie des invités de Maialen sur Askatasunen Ibaia, sans oublier bien évidemment "les permanents" que sont Philippe Albor (guitare, cajon, voix) et David Usabiaga (guitare, voix). "David et Philippe ont composé les musiques, David a fait les arrangements et moi et mon père avons écrit les textes," dit Maialen.
Ces nombreuses collaborations ont permis à la chanteuse d’enregistrer des titres avec d’autres instruments que les habituelles guitares et cajon qui l’accompagnent sur scène. Et même si la touche acoustique propre à la chanteuse est toujours présente, basse, batterie, saxophone, harmonica donne de la couleur et du relief à Askatasunen Ibaia.
Maialen raconte d’ailleurs que si elle a pu "travailler avec plusieurs musiciens sur l’album, c’est qu’en studio, c’est plus simple. Quand on tourne c’est plus difficile. J’en ai fait l’expérience à mes débuts quand j’avais six musiciens. C’était trop lourd à gérer. Financièrement je ne pouvais pas assurer et l’on ne peut pas demander aux musiciens de faire du bénévolat constamment. C’est pour cette raison que j’ai opté ensuite pour une formation à trois, David, Philippe et moi."
Le concert de demain soir au Théâtre de Bayonne sera sur ce point de l’accompagnement musical une exception pour la chanteuse et pour le public. "C’est un concert de présentation de l’album et ce sera la seule fois ou nous serons en formation plus élargie avec basse batterie et sax en plus des guitares de Philippe et David," explique Maialen.
Ú Maialen Errotabehere
Demain soir à 21h, Théâtre de Bayonne.
Entrée 8 euros. Askatasunen Ibaia sera en vente chez les disquaires à partir du 28 mai.