TVPI, Euskal Telebista et Média-Landes/Alégria concourent pour émettre sur la TNT d’ici l’été 2009
·En attendant le nom du gagnant, qui sera connu dans six mois, petit tour d’horizon des trois projets en lice
Vendredi dernier, le Conseil Supérieur de l’Audiovisuel (CSA) dévoilait sur son site internet la liste des trois candidats ayant déposé un dossier pour diffuser une chaîne locale sur la Télévision Numérique Terrestre (TNT) d’ici l’été 2009. TVPI, Euskal Telebista et Media-Landes n’ont donc plus qu’à attendre six mois pour savoir quel dossier sera retenu. En attendant, il est temps de passer en revue ces trois candidatures.
TVPI, le prolongement naturel
On savait que la chaîne locale TVPI était sur les rangs. Ce n’est donc pas une surprise de voir la chaîne privée à financement commercial se positionner sur le marché de la TNT, neuf ans après sa demande initiale pour émettre en tant que chaîne de télévision locale hertzienne permanente. Le projet télévisuel présenté par le directeur Michel Lamarque s’est étoffé pour l’occasion, passant de 3 à 15 heures de diffusion hebdomadaires. "Mais cela restera du mag, avec un fort volet euskara" précise-t-il. L’évolution de la chaîne s’articulerait autour de quatre points. Tout d’abord, le "renfort de la partie magazine local", qui sera le prolongement de la programmation actuelle. "Nous allons aussi mettre l’accent sur les débats. Nous ne faisons pas d’actualité, mais rien ne nous empêche de revenir dessus et de la commenter" explique Michel Lamarque. Troisième axe d’évolution : les retransmissions de spectacles culturels et sportifs, hors Top 14 bien évidemment. "Nous avons la chance de vivre dans une région où nous avons des spectacles toute l’année. Nous voulons en faire profiter les téléspectateurs". Dernier point, qui chapeautera tout le reste : un gros effort devrait être fait sur la langue basque. Pour cela, TVPIs’associe à Aldudarak bideo et Amaïka, deux sociétés de production audiovisuelle de l’intérieur. A noter que le groupe Sud Ouest sera également actionnaire minoritaire du projet. "Mais rien n’empêche, une fois que le titulaire sera désigné, de s’allier avec les concurrents pour porter un projet commun" ajoute Michel Lamarque, dans un esprit fédérateur - ou prévoyant, selon le point de vue.
Euskal Telebista : le poids lourd
La surprise est venue d’Euskal Telebista, qui a également déposé candidature. Euskal Telebista, c’est le poids lourd parmi les trois candidats. Diffusées sur toute la zone du Jaizkibel, solidement implantées au sud du Pays Basque, ses chaînes sont déjà captées par une bonne partie de la population de l’autre côté des Pyrénées. "Par rapport à nous, c’est un peu comme si CNNvenait candidater, ils ont de gros moyens" admet Michel Lamarque. Le projet déposé par le groupe se nomme "ETB1". Difficile toutefois d’imaginer un simple copier-coller de la chaîne déjà existante, notamment au vu des exigences du CSA (voir encadré). Le contenu actuel de la chaîne, équilibré entre magazines, interviews, séries télévisées, cinéma en euskara, documentaires et sports, devrait donc s’étoffer d’une large plage horaire consacrée à l’actualité du Pays Basque Nord. Les détails du projet n’ont pas été dévoilés, mais on suppose également que la chaîne devra émettre un minimum de programme en langue française pour bénéficier de l’appui du CSA et du soutien logistique et financier de l’Etat français.
TV Sud, l’héritière d’Alegria
Le dernier projet candidat à la diffusion sur le TNT, "TVSud", est porté par Media-Landes. C’est l’occasion pour l’association de faire revivre Alegria, la chaîne régionale qu’elle avait fondée à Dax en 2001. A l’époque, il était surtout question pour cette poignée de passionnés d’émettre un programme autour des fêtes de Dax, Alegria a fini par être diffusée sur Canal Sat en 2006. Elle se définissait alors comme "la chaîne du sud", avec une couverture territoriale élargie et l’arrivée progressive de plusieurs chroniques. La chaîne a suivi le championnat de rugby pro D2 et a consacré 30% de sa programmation à la tauromachie. Des difficultés financières l’ont finalement poussée à mettre la clé sous la porte en juillet 2007. Mais des pétitions, blogs et comité de soutien ont maintenu le projet dans les esprits, au point que Média-Landes monte un dossier pour répondre à l’appel de candidature du CSA.
Les conditions imposées par le CSA
Quel que soit le candidat retenu pour diffuser depuis l’antenne de la Rhune, son projet devra répondre à des critères imposés par le CSA. Ces critères étaient inscrits dans l’appel aux candidatures. Concernant les caractéristiques de la programmation, "l'éditeur doit consacrer au minimum la moitié du volume total hebdomadaire du temps d'antenne à des émissions dont le sujet est ancré dans la réalité sociale, économique et culturelle" de la zone sur laquelle l'appel est lancé. De plus, 20% de ces émissions locales doivent être programmées "en première diffusion". Autrement dit, en moyenne, pour 10 heures de diffusion, la chaîne devra produire au minimum une heure de programme local original, non rediffusé.
Le CSA autorise un financement assuré par des recettes publicitaires, des recettes issues du parrainage et du téléachat et des aides publiques.
La chaîne sera, quels que soient ses programmes, diffusée en clair par voie hertzienne terrestre en mode numérique.
La zone de Bayonne visée correspond au Pays Basque et au sud des Landes.
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