Train de la Rhune : la réduction du temps de travail sur les rails
·La CFDT et la direction de l’entreprise, détenue par Veolia, contournent ainsi un règlement datant de Vichy
C’est symboliquement le sommet de la Rhune que les représentants syndicaux de la CFDT et de la direction du "Petit train de la Rhune" ont choisi pour signer un accord finalisant deux ans de négociations et aboutissant à la mise en place de la réduction du temps de travail et à l’embauche en temps plein et en CDI de 3 personnes, soit un quart de l’effectif permanent.
Une négociation qui trouve une fin heureuse puisque les salariés du Petit train étaient jusque-là hors du champ d’application des 35 h, gérés par un décret datant du régime de Vichy de 1941 qui organisait le statut des salariés des transports "urbains".
Jusque-là, les salariés travaillaient 41 heures et ne pouvaient prétendre à aucune des avancées sociales promues par la Loi Aubry sur les 35 h. Dix ans après la première loi de la ministre socialiste, c’est désormais chose faite.
Un accord "historique"
Dominique Pesquet, responsable des transports CFDT pour l’Aquitaine était présent pour cet accord qu’il a qualifié "d’historique" aux côtés de Michel Larralde, le nouveau secrétaire de la CFDT, Daniel Sallaberry, délégué CFDT de l’entreprise et de Peio Etchemendy, de la branche transports. La direction était représentée par son chef d’exploitation, M. Perreti et par la DRH de Veolia, Mme Gagneux. Jean-Jacques Lasserre, ex-président du Conseil général et nouveau président du Conseil des élus, avait fait le déplacement car il avait au sein de l’exécutif départemental soutenu cette négociation. "Voici un exemple flagrant, à l’heure où le gouvernement veut remettre en cause les 35 h, d’un accord de réduction du temps de travail créateur d’emplois" a souligné le responsable aquitain du syndicat. Les syndicalistes ont tenu à souligner qu’en Pays Basque, les accords de RTT auraient créé 1000 emplois directs, 2000 indirects et "ont amené des gains de productivité aux entreprises".
Concrètement, les 12 salariés à temps plein qui travaillaient jusque-là 41 heures, n’en feront plus que 37 et les autres heures à partir de ce seuil seront payées en heures supplémentaires. La réduction permet d’embaucher trois vacataires déjà présents au sein de la société en CDI à temps plein sans réduction de salaires. Des saisonniers, qui peuvent être, en pleine saison jusqu’à une quarantaine pour accueillir les350000 visiteurs annuels complètent le dispositif. Ceux qui auront plus de 6 mois dans l’entreprise auront droit à 5 jours de RTT par mois. "Sans grève, ni action dure, on a démontré que, même si tout n’a pas été facile dans la négociation, l’on peut aboutir sans pénaliser aucune des deux parties" s’est félicité Dominique Pesquet. "Les salariés vont bénéficier d’une augmentation de leur pouvoir d’achat et d’une meilleure qualité de vie et de travail qui, de fait, améliorera les conditions d’accueil des visiteurs et donc l’image du Pays Basque" rebondit-il.
Jean Jacques Lasserre est brièvement intervenu, en son nom propre pour se féliciter de cet "accord gagnant/gagnant" dans ce "joyau touristique" et souligner que "les problèmes doivent être d’abord réglés localement quand les cadres nationaux ne répondent pas à la situation".
Georges Perreti, responsable d’exploitation de l’entreprise, détenue depuis 1995 par le groupe Veolia, qui réalise ici un Chiffre d’affaires d’environ 3 ME par an, a annoncé qu’il n’y aurait pas d’augmentation de tarif "pendant un an, un an et demi". Ceux-ci ont en effet été augmentés il y a deux ans, date du début de la négociation.
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