30 mai 1931 il y a 47 ans :
Petit Paris ; petit pouvoir d’achat : Il est de notoriété publique que Saint-Jean-de-Luz tient quelques records parmi les plus hauts prix.
Prenons le logement, nous ne trouvons guère de petits loyers à moins de 4000 fr. ; faites la comparaison avec le gain d'un ouvrier et vous serez édifié. Prenons les aliments de première nécessité, tels que pain, viande, etc. Pour le pain il n'y a rien à dire puisqu’une commission spéciale fixe son prix, mais essayez donc d'exiger le poids ! Les prix pratiqués par nos bouchers sont exagérés. Il y a quelques jours, j’ai rencontré une brave ménagère qui revenait de faire son marché. Trouvant la viande chère, de même que le poisson, elle voulait acheter une paire de poulets. Cette pauvre femme n'osait pas me conter son aventure, une brave campagnarde lui avait demandé 70 fr. d'une paire de poulets. Que doivent penser les hôtes de passage quand ils voient des prix pareils ? Que va-t-il advenir si les producteurs exagèrent ainsi, d'autant plus que le commerçant, en bon prince, suit la même voie. En tout cas c'est une bien triste réclame et un manque total de bon sens. Le devoir des indigènes de la Côte basque qui ont le bonheur de posséder une station comme Saint-Jean-de-Luz est de pratiquer des prix bas, les plus bas possible, pour y maintenir la clientèle des dernières années et même l'accroître.
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