Sans aucune nostalgie, répéter aujourd’hui que le mouvement de mai 68 avait raison
·La cristallisation de tensions au sein du monde culturel invite à revendiquer les problèmes déjà pointés en mai 1968
Pour cette action commune les 1er, 2 et 3 mai prochains, un collectif créé pour l’occasion lance une invitation à retrouver le sens des actions de mai 68. Son quarantième anniversaire coïncide pour le moins avec un climat social tendu sur fond de baisse du pouvoir d’achat, avec une coordination lycéenne et étudiante qui fourbit ses armes pour le retour dans les classes, et également par la cristallisation de tensions au sein du monde culturel.
"Notre volonté est de se ré-inspirer des actions de 1968, sans volonté uniquement commémorative. Comme en mai 68 où s’étaient créées les Assises Générales du Cinéma, la situation des réalisateurs, des salles indépendantes, est un problème que nous ne cesserons de soulever", déclare Jean-Pierre St Picq, Président de l’association "Cinéma et Cultures", gérant le Cinéma L’Atalante et L’Autre Cinéma de Bayonne.
C’est donc entouré de Txetx Etcheverry, directeur de la fondation Manu Robles Arangiz, et d’une délégation de la coordination étudiante et lycéenne de Bayonne que s’est dégagé un programme commun pour la fin de semaine à venir. "Le mouvement de mai 68 avait raison, dans son combat pour l’avortement, pour la critique de la société de consommation, et contre ses inégalités mises en place à l’époque et toujours d’actualité aujourd’hui", déclare pour sa part Txetx Etcheverry. Souhaitant retrouver l’esprit des "Enragés de Nanterre", l’idée est de partager durant ces trois jours la nécessité d’une "insurrection fondamentale".
Amandine et Emmanuelle, de la coordination lycéenne et étudiante, ne martèlent pas autre chose : "Depuis janvier, nous assistons à un réveil des consciences qui, s’il est chargé de l’énergie de 68, ne cultive pas obligatoirement les mêmes motivations. Mais qui passe là aussi par le refus de la rentabilité imposée pour nos études, ou encore un espace de liberté d’expression qui doit être regagné".
En bref, un "Manifeste de Bayonne" qui s’adresse sans aucune nostalgie à ceux qui refusent de penser que l’avenir s’écrira sans eux, une collaboration aux allures "d’Université Populaire" : invité durant ces trois jours, Gérard Filloche, ex-inspecteur du travail, témoin actif en mai 1968, auteur de nombreux livres (notamment Mai 68, une histoire sans fin) en sera le premier "doyen"Š
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