Championnats de France
Alain Bernard veut prendre sa revanche
·La nouvelle star de la natation française entend bien se qualifier pour Pékin lors des championnats de France de Dunkerque
Privé des Jeux en 2004, la nouvelle star de la natation française Alain Bernard veut prendre sa revanche lors des Championnats de France, unique épreuve qualificative pour les JO 2008 qui débutent demain à Dunkerque où il sera le grand favori du sprint.
Auteur de trois records du monde lors de l’Euro-2008 à Eindhoven il y a un mois sur les 50m et 100m nage libre, le double champion d’Europe retourne dans la ville nordiste où il avait vécu des heures noires en avril2004.
"C’est symbolique pour moi. En 2004, j’étais en tête de la finale du 100m mais j’avais craqué à la fin. J’ai une revanche à prendre vis-à-vis de moi", confie Bernard, qui avait terminé huitième de la finale (50.87) et ne s’était pas qualifié pour les Jeux à Athènes.
Toute l’année 2004 avait été en noir pour le Français, atteint d’une toxoplasmose et d’une mononucléose de janvier à mai. "Ça a été une drôle d’année à cause de la maladie. Psychologiquement, il n’était pas sûr de lui, il n’était pas très confiant. La seule revanche qu’il a à prendre aujourd’hui, c’est face au destin et à la maladie", explique son entraîneur depuis 2000, Denis Auguin, qui retient tout de même les progrès accomplis en 2004. "Son meilleur temps, c’était 50secondes 43 réalisé en juin l’année d’avant. En 2004, il a nagé plusieurs fois sous les 51 secondes, la preuve qu’il était malgré tout en progrès", se souvient le technicien.
Progrès constants
Et des progrès, Bernard n’a cessé d’en faire. L’année dernière, lors des Championnats de France à Saint-Raphaël, il récoltait les premiers fruits en réalisant 48.12 sur le 100m, soit la troisième performance de tous les temps à l’époque. "Avec le temps, il y a eu beaucoup de progrès de fait. J’ai travaillé pour ça pendant des années", souligne l’Antibois qui a explosé à Eindhoven en devenant le nageur le plus rapide du monde sur 100m (47.50) et 50m (21.50), une marque dont il a été dépossédé quelques jours plus tard par l’Australien Eamon Sullivan (21.28).
"On est tous convaincu autour d’Alain qu’il aurait battu le record du monde un jour ou l’autre. Les progrès qu’il montrait à l’entraînement, sa régularité à un très haut niveau de performance nous amenaient à dire qu’il avait le potentiel pour le faire", remarque le DTN, Claude Fauquet, qui prévient: "Maintenant, le record du monde, c’est fini. L’histoire c’est d’être champion olympique. Tout le reste, on l’oubliera." Bernard ne l’entend pas autrement. "C’est un honneur d’être le nageur le plus rapide sur le 100m mais je dois me dire qu’il ne faut pas que je m’en contente", assure-t-il tout en glissant: "J’y tiens quand même! On s’y attache vite!"
Pour prendre rendez-vous à Pékin, Bernard doit d’abord en passer par Dunkerque, où il s’alignera sur les 50 et 100m nage libre, fin prêt après avoir observé une période importante d’affûtage, ce qu’il n’avait pas pu faire avant Eindhoven. Finis les 60km intenses hebdomadaires qu’il a enchaînés en janvier et février. Depuis une semaine, il a nagé 30km, moins intenses en termes de volumes. Désormais, place à plus de repos pour arriver serein. "Il devra avoir suffisamment de fraîcheur psychologique, physique et technique. Techniquement, il l’a prouvé et il est en bonne condition physique", indique Auguin, impatient que la compétition ne commence, tout comme son élève. "Je me languis d’y être. Ça commence à faire long", reconnaît Bernard, qui a effectué un stage il y a deux semaines à Saint-Raphaël.
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