Jean-Marie Broucaret, directeur du théâtre, affiche un optimisme sans précédent malgré la nouvelle tombée la semaine dernière : le théâtre des Chimères n’aménagera pas dans le local de Sokoburu comme l’avait laissé entendre le candidat Ecenarro en période pré-électorale. La nouvelle équipe hendayaise a tout de même rencontré les Chimères et a stipulé chercher des solutions. Jean-Marie Broucaret se dit "disposé à réfléchir avec les différents partenaires. Il n’y a pas d’animosité de principe car il n’y a pas de problème il n’y a que des solutions, mais nous ne voulons pas envisager autre chose pour l’instant qu’une solution qui se trouve à partir de ce qui existe".
Evidence
Car l’évidence saute aux yeux à qui met les pieds au théâtre des Découvertes. Pourquoi déménager et investir des fonds dans un nouveau lieu alors que la structure adéquate existe déjà après 15 ans de travail. Il en va de la bonne gestion des fonds publics que de permettre aux Chimères de rester dans ses locaux.
"Beaucoup de travaux et d’aménagements ont été engagés, alors que ce lieu retombe dans le privé, alors qu’il a été financé avec de l’argent public pour le Public, c’est douloureux. C’est tellement insensé qu’il doit y avoir quelque chose qui ne fonctionne pas au Royaume du Danemark comme dirait notre ami Hamlet".
Toute l’équipe veut continuer à y croire mais pour l’instant ne veut pas envisager une autre solution que de rester. "Si pour suivre le projet, on est obligé de licencier la moitié des permanents et de réduire les comédiens fidélisés, nous repartirions 15 ans en arrière".
Jean-Marie Broucaret reste lucide "évidemment cela coûte un peu d’argent. Même s’il faut couvrir une augmentation de loyer, pour un budget communal et encore plus intercommunal, c’est minime. Que l’on nous donne le budget de 500m d’autoroute et on a de quoi vivre pendant des années. Alors il faut quand même resituer les enjeux à leur niveau. Ce n’est pas l’arrivée d’une structure culturelle qui devrait être subventionnée en millions. Le financement du local des Chimères reste dans une approche budgétaire parfaitement raisonnable".
Au-delà des Chimères
Jean-Marie Broucaret assure que "le problème posé pour le Théâtre des Chimères doit être envisagé plus largement de rapport entre les communes, les collectivités territoriales qui gèrent les finances et la prise en compte des acquis culturels et de leurs réalisations. Ce qu’il faut résoudre, c’est le problème de la culture, c’est pas le problème des Chimères parce qu’un jour ou l’autre, le problème va se poser pour d’autres compagnies ou pratiques".
La vision de la solution serait donc facilitée d’un point de vue intercommunal et par l’existence d’une compétence culturelle spécifique à la CABAB.
Si les Chimères ne renouvellent pas leur bail en août 2009, ils seront loin d’être tranquilles et "on se reverra sur un autre ton". Pour l’instant le ton est à chercher des solutions avec le maximum de bonnes volontés.
Comment s’en sortir autrement ? Jean-Marie Broucaret n’en a pas la moindre idée mais aujourd’hui la troupe va "mettre toute son énergie et envisager l’avenir dans le local de Biarritz, dans le calme et sans envenimer la situation".