Les familles s´enferment pour Noël
·Elles exigent la "libération des prisonniers malades et de ceux qui ont accompli leur peine"
Des membres de l’association des familles des prisonniers politiques basques Etxerat ont décidé samedi de s’enfermer, pour une durée indéterminée, dans la Cathédrale du Buen Pastor de Saint-Sébastien pour exiger la "libération des prisonniers malades et des prisonniers qui ont accompli leur peine", ainsi que le rapprochement des prisonniers dispersés dans les prisons des états français et espagnol.Une cinquantaine de familles de prisonniers ont présenté à Saint-Sébastien leur bilan des excès subis pendant l’année par leurs proches emprisonnés et ont dénoncé le fait que les prisonniers gravement malades ne soient remis en liberté que pour y mourir. "En prison, même très malades, ils sont poussés dans les couloirs et à l’hôpital, ils doivent être par tout temps menottés", déplorent-ils. Pour ceux atteints de maladies graves, Etxerat dénonce le fait qu’ils n’aient pas droit à un suivi régulier, nombreux étant les prisonniers que l’on empêche de se rendre aux consultations et aux analyses. De même les prisonniers atteints d’un cancer sont empêchés de se rendre aux sessions de radiothérapies, se plaignent les familles. Une quarantaine de prisonniers soupçonnés de liens avec l’ETA sont emprisonnés depuis plus de 20 ans. 170 prisonniers se trouvent toujours dans des prisons espagnoles et françaises malgré l’accomplissement des trois-quarts ou des deux tiers de leur peine, alors qu’ils sont libérables. 17 prisonniers basques ont même accompli la totalité de leur peine sans avoir encore été libérés.
710 prisonniers
A l’heure actuelle, 710 prisonniers incarcérés pour leurs liens présumés avec l’ETA se trouvent dispersés dans 91 prisons, a indiqué le collectif. 40 prisonniers sont en isolement et plusieurs dizaines feraient l’objet de traitements abusifs, gardés sous clés jusqu’à 22 heures par jours et, dans certaines prisons, ne voyant même pas la lumière du jour, les fenêtres de leurs geôles étant calfeutrées et les balades se faisant dans des couloirs intérieurs. En 2007, quatre prisonniers basques ont tenté de mettre fin à leurs jours. Aujourd’hui, 41 sont en prison depuis plus de 20 ans, avec un maximum de 27 ans de peine pour l’un d’entre eux. Les membres d’Etxerat ont également dénoncé les problèmes financiers causés par la dispersion, vu que les familles des détenus doivent souvent parcourir de longs trajets pour visiter leurs proches. Les familles parcourent en moyenne 800 km par visite en France, 600 en Espagne. D’après le collectif, 32 personnes ont souffert des accidents de la route pour la seule année 2007. Alors même qu’ils tenaient cette conférence de presse, un accident grave est venu augmenter les statistiques. Les familles s’attendent à la mise en place de la
solidarité de tout un peuple ainsi que des responsables et des représentants des
autorités politiques qui souhaitent "s’engager à mettre fin à la torture et à la répression brutale".
Accident grave sur la route des prisons
Au lendemain de la conférence de presse des familles, le
bilan de l’année 2007 s’est alourdi lundi. Les parents du prisonnier Unai
Gonzalez, ainsi que sa femme et sa belle-mère, ont eu un accident de voiture
alors qu’ils se dirigeaient à la prison de Teruel pour rendre visite à Unai,
pour 1000 km aller-retour. Après l’accident qui s’est produit à La Rioja,
lorsqu’un camion leur a barré la route, ses deux parents ont pu regagner leur
domicile, mais sa femme et sa belle-mère ont été admises à l’hôpital de
Txagorritxu. Sa belle-mère risque d’être amputée d’une jambe et perdra sans
doute la mobilité de ses membres inférieurs. Dernière minute :
Cette personne est décédée hier en fin de journée.
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