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Le JPB > Sujet à la une 2007-09-26
Le plaidoyer pour l’emploi industriel de la Chambre de commerce
·L’emploi industriel tirerait à la hausse un salaire moyen au Pays Basque qui est bas

Faire comprendre culturellement qu’il faut laisser une place à l’industrie. Tel est l’enjeu dessiné par Bernard Darretche directeur de la Chambre de commerce et d’industrie Bayonne Pays Basque à l’occasion de la conférence de presse semestrielle faisant le point sur la situation économique. Les échecs des implantations d’Andros et de Derivados forestales, et celles réussies ou en passe de l’être de Beltrame et de Jez étaient en toile de fond (lire ci-dessous).

Le président de la CCI a ainsi souligné "le dynamisme particulier de l’activité industrielle" au Pays Basque. "Lorsque l’on observe les données sur les déclarations d’embauche, le secteur industriel affiche une hausse de 12,4% par rapport à 2006, soit près de 10 points de plus que la moyenne aquitaine" a déclaré Jean-Marie Berckmans. Une hausse qu’il explique par l’implantation d’activités nouvelles "mais surtout par la bonne santé des entreprises existantes qui sont en phase d’embauche" mais qui connaissent "des difficultés à trouver de la main-d’¦uvre qualifiée dans le secteur de la métallurgie et de l’agroalimentaire" (lire ci-après).

Un plaidoyer qui tire argument de "la faiblesse de notre croissance [en France, ndr] et sur les déficits de notre commerce extérieur": "les pays de l’Union européenne qui affichent de bonnes performances sont ceux qui ont su conserver et développer un secteur industriel fondé sur un tissu de PME-PMI dense et dynamique. C’est le cas de l’Allemagne, mais également de l’Espagne dont le taux de croissance est le plus élevé d’Europe". Une analyse générale qui vaut pour le Pays Basque selon la CCI.

"Forte tertiairisation"

Sur les près de 28000 entreprises existantes au Pays Basque nord, l’industrie concerne 14% des emplois. Si la tendance à une "forte tertiairisation" de l’économie basque se confirme, "l’industrie maintient un développement régulier" affirme Peio Olhagaray, sur la base d’un sondage effectué en septembre auprès de 583 entreprises (dont 108 de l’industrie). Les chefs d’entreprise de ce secteur font preuve d’un "optimisme tempéré" estime le directeur du développement à la CCI qui a mentionné la fermeture de l’usine de St-Pée de Capdevielle, mais qui estime que "ce qui sauve l’industrie basque c’est sa diversité" qui fonctionne comme "amortisseur de crise" les licenciés d’un secteur industriel trouveraient du travail dans un autre secteur industriel.

"Le principal frein au développement de l’activité industrielle ce sont les problèmes de recrutement" juge Bernard Darretche. Pourtant c’est un secteur qui aurait un rôle de locomotive sur le reste de l’activité économique, selon la directrice de l’Urssaf de Bayonne, Martine Sarthoulet, qui cite les cas de la région parisienne et du couloir rhodanien. Le directeur de la CCI avance que c’est dans l’industrie que "les salaires sont les plus élevés, que les taxes professionnelles sont les plus importantes".

Les inquiétudes suscitées par les implantations industrielles ne sont donc pas en cause. Ou du moins pas en tête de la liste des "freins". Il y en a un autre, qualifié d’effet pervers, qui a été mis en avant par le président de la CCI. Le fait que la taxe professionnelle aille davantage à la structure intercommunale plutôt qu’à la commune. Ce qui n’encouragerait pas trop cette dernière à accueillir chez elle ce type d’implantation.



"Optimisme" pour l’implantation du Laminoir
Les dirigeants de la CCI de Bayonne Pays Basque se sont déclarés "assez optimistes" hier quant à l’éventuelle implantation d’un laminoir par un groupe sidérurgique Beltrame [jpb des 13 et 14-09-07] sur le port de Bayonne. Le groupe italien cherche à s’installer sur la côte atlantique sud et hésite entre les ports de Bayonne et de Bilbao. Quel serait l’argument jouant en faveur du port labourdin? Offrir un terrain "bord à quai" répond du tac au tac Jean-Marie Berckmans, le président de la CCI.

Les discussions avec Beltrame sont menées avec le Conseil général des Landes, propriétaire du terrain de 13 ha de l’ancien site d’engrais Socadour. Le groupe italien investirait 50 millions d’euros avec une centaine d’emplois directs à la clé.

Ce dossier a atterri sur le bureau de la CCI de Bayonne par la CCI de Valenciennes, ville où Beltrame possède également un laminoir. Celui du Pays Basque sera alimenté de billettes d’acier, mais non celles produites par son éventuel voisin Ada.

Andros en travers de la gorge

Les responsables de la CCI espèrent bien emporter le morceau la décision devrait intervenir dans les semaines qui viennent d’autant qu’ils ont deux échecs toujours en travers de la gorge. Celui de l’implantation de l’usine de colles Derivados Forestales envisagée en 2002, qui est partie s’installer à Bordeaux, et celui d’une usine de yaourts d’Andros à Mendionde en 2006, qui s’est finalement installée nulle part. Jean-Marie Berckmans a ainsi à nouveau souligné l’intérêt d’une telle usine "avec la création de 160 emplois permettant d’embaucher des femmes d’agriculteurs", en Pays Basque intérieur, et offrant "un débouché au lait du Pays Basque" qui n’aurait pas à transiter. Dès lors, Bernard Darretche avoue "ne pas comprendre que l’on puisse cracher sur un tel projet".

Cet échec, "que la raison ne peut expliquer" selon J.-M.Berckmans est néanmoins "effacé en partie" par la confirmation de l’implantation de JEZ [jpb 18-09-07] à Arbérats pour fabriquer des pièces ferroviaires avec 43 emplois (76 en 2011) en janvier 2009.



Fusion de l’Urssaf avec maintien des deux entités
La querelle entre les deux caisses de recouvrement de cotisations sociales entre Bayonne et Pau n’est pas tout à fait close. La directrice de l’Urssaf de Bayonne, Martine Sarthoulet, s’est néanmoins voulue apaisante hier, en marge de la conférence de presse de la CCI. Oui, il y aura une seule personnalité juridique pour l’Urssaf des Pyrénées-Atlantiques, non il n’y aura pas de fermeture, oui il existera deux entités l’une en Béarn, l’autre au Pays Basque, non il n’y aura pas de conséquences sur l’emploi hormis le non-remplacement de tous les départs en retraite. Le siège de cette "personnalité juridique" reste encore à décider, chacune des Urssaf le revendiquant. Dans tous les cas, l’affaire se réglera avant au 1er juin 2009, date de la fusion effective des deux caisses.



La fin de la guerre entre petit et grand commerce
Il a beaucoup été question d’implantations lors de la présentation de la conjoncture économique du Pays Basque. En matière de commerce, celle attendue au printemps 2009 de l’enseigne Ikea à Bayonne a fait dire à Bernard Darretche que "le combat n’est plus entre grandes et petites surfaces". Selon le directeur de la CCI la concurrence est désormais entre zones commerciales, en l’occurrence les ventas, Txingudi et Garbera au Pays Basque sud, et le sud des Landes. "Quelqu’un qui vient de Tarbes ne va pas aller uniquement chez Ikea". Bref un effet d’entraînement par fixation de la zone de chalandise. Et de lancer à l’adresse de ceux qui en douteraient, que l’implantation d’Ikea est "stratégique et fondamentale pour le commerce et pour le Pays Basque".



8 500 projets de recrutement en 2007
I.E.

Le secteur industriel est à la recherche d’un bon millier de travailleurs qualifiés au Pays Basque. Qu’il ne trouve pas. Métallurgie et aéronautique seraient les plus demandeuses en professions de tourneur, fraiseur, ajusteur,... Ce sont des métiers que l’on dit "en tension".

La CCI a analysé l’enquête annuelle de l’Unedic en la ramenant au niveau du bassin d’emploi du Pays Basque. Pour l’année 2007, les entreprises du Pays Basque (et du sud des Landes) envisagent ainsi 8 471 recrutements (-4,1% par rapport à 2006). Et près de la moitié de ces projets d’embauche sont jugés difficiles à satisfaire par les employeurs.

Les secteurs les plus demandeurs sont ceux du tourisme et du BTP, tandis que les métiers les plus en tension sont ceux du bâtiment, de l’industrie et des services. Selon l’Unédic, "il y a une corrélation entre la qualification d’un poste et la difficulté à recruter". Plus la première est élevée, plus la seconde diminue.

La moitié de ces propositions concernent des postes liés à des activités saisonnières. "Ce ne sont pas tous des CDI" traduit Peio Olhagaray. Une intention à mettre en relation avec le fait qu’au cours du premier semestre 2007, 52% des déclarations d’embauche ont concerné des contrats précaires. Une proportion néanmoins en baisse puisqu’en 2006 la proportion du travail temporaire dans les embauches était de 54%.

Plus globalement, "tous les indicateurs sont au vert" selon la CCI pour ces premiers six mois de 2007. Un chômage en baisse de 0,8 point s’établissant à 7,3% (contre 8,3 dans l’hexagone), un solde positif entre créations et radiations d’entreprises (même si le nombre de créations est en baisse en particulier dans l’artisanat), un emploi salarié qui croît de 2,7% (en Aquitaine la hausse est de 1,06% et en France de 1,6%),...

Cependant le Pays Basque nord semble être un bassin d’emploi à bas salaires. Si l’on en croit le salaire moyen par tête (SMPT) établi par l’Urssaf, il s’élève au Pays Basque à 1 803 euros mensuels brut, contre 1 870 en Aquitaine et 2 129 en France (selon l’Urssaf). Ce salaire moyen est le plus bas dans le domaine de l’intérim avec 1 550 euros brut, et le plus haut dans le secteur de l’industrie à 2 114 euros.

Ne pas stigmatiser

Des bas salaires qui entrent dans l’explication de difficultés de recrutement ? Pas forcément répond la CCI. D’abord parce que ce SMPT est une moyenne qui lisse le revenu de celui qui travaillerait que quelques mois dans l’année, explique J.M. Berckmans. Peio Olhagaray invite à se méfier des moyennes, et à "éviter les stigmatisations" en citant le cas d’entreprises de l’hôtellerie qui "ont fait des efforts en termes du niveau des rémunérations, d’application des 35h et des conditions de travail". De même, dans le secteur du commerce, "ils ont pris conscience des difficultés et ont mis en place des stratégies de fidélisation" de leurs employés, indique le directeur Développement de la CCI qui invite à aller voir dans la grande distribution les rémunérations". Pour sa part Bernard Darretche juge que "le salaire progressera si l’emploi qualifié progresse". "Si des entreprises passent au prix fort, les autres suivront, elles tireront vers le haut."


 
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