Géorgie et Namibie, poids plume de la poule D qui n’ont encaissé que des défaites dans le Mondial-2007, visent toutes deux cet après-midi (18 heures à Lens) une victoire qui, outre de sauver l’honneur du pays dans la compétition, sera une première historique en Coupe du monde. "C’est le match le plus important du rugby géorgien", ne cesse de répéter l’encadrement des "Lelos". "On a toujours dit qu’on essaierait de faire quelque chose dans les trois autres matches mais que la Géorgie était notre objectif pour une première victoire en Coupe du monde", rappelle de son côté l’entraîneur namibien Hakkies Husselman.

Si elles ont conquis les c¦urs des spectateurs et des supporteurs dans leur pays par leur courage et leur abnégation, les deux équipes rêvent de marquer la Coupe du monde de manière plus officielle. L’entraîneur namibien a fait l’impasse sur le match contre l’Argentine samedi (3-63) pour préserver certains joueurs-clés et aligner "sa meilleure équipe". Absents contre l’Argentine, le talonneur et capitaine Kees Lensing, le 3e ligne Jacques Nieuwenhuis, suspendu pour un plaquage haut sur Sébastien Chabal, et l’ouvreur Tertius Losper font notamment leur rentrée dans le XV africain. Classés 24e nation au classement IRB l’équipe la moins bien classée du tournoi les "Weltwistchias" se sont donné pour mission de redorer un triste bilan en Coupe du monde. Ils détiennent le record du plus gros écart de points encaissés (0-142 contre l’Australie en 2003) et ont enregistré contre l’Argentine leur 10e défaite consécutive, une série que seul le Japon lui envie (13). La tâche ne sera pas aisée pour les Namibiens, dont seulement sept sont professionnels. Les organismes risquent d’être largement éprouvés pour leur quatrième match de haut niveau en trois semaines, leur deuxième en cinq jours.

Les Géorgiens, privés de leur capitaine Ilia Zedginidze, n’hésiteront pas à s’appuyer, comme ils l’ont fait contre l'Argentine (3-33) et surtout contre l’Irlande (10-14), sur leur énorme présence physique. Depuis dix jours, les "Lelos" ont les yeux sur le calendrier et rêvent de faire du 26 septembre un jour de gloire nationale. La confiance est à son comble après qu’ils ont pris leur premier point en Coupe du monde, le bonus défensif face à l’Irlande, et reçu l’écho des louanges venues du Caucase. "On a gagné l’estime de nous-mêmes et le respect pour notre rugby, pour la Géorgie", explique l’arrière Jimsheladze. "On s’est entraînés si dur pour ça. C’est la première fois que ça a été aussi dur et intense pour nous. On commence à récolter les fruits de notre travail". Reste maintenant à écrire la première ligne du palmarès.

Ashton a peut-être trouvé son équipe type
L’entraîneur de l’Angleterre Brian Ashton a peut-être trouvé ses titulaires, reconduisant pour le match-couperet du Mondial (Gr.A) contre les Tongiens vendredi (Gr. A) la quasi-totalité du XV de départ qui a battu les Samoans. Seuls les deuxième et troisième lignes Simon Shaw et Joe Worsley, qu’Ashton veut mettre au repos, laissent leur place à Steve Borthwick et Lewis Moody. Malgré un début de seconde période difficile, le match face aux Samoans a enfin apporté des certitudes. Plusieurs joueurs emblématiques en sont victimes. Le capitaine du début du tournoi, Vickery est cantonné au banc. Après son match catastrophique face aux Etats-Unis, le troisième ligne Dallaglio revient comme remplaçant. Quant au "fils spirituel" d’Ashton, Mike Catt, ainsi que Shaun Perry, victime de la seconde jeunesse d’Andy Gomarsall, ils ne figurent même pas dans le groupe.