Les paladins de l’art entonnent une ode vibrante à la nature au quartier Hérauritz
·Dimanche 2 septembre à Ustaritz, la 8e édition de la Ballade des artistes enrichit concours et expos de créations originales
Il ne serait pas juste de parler de second souffle, car la Ballade des artistes ne s’est jamais fatiguée, constituant par ailleurs le point d’orgue d’une activité annuelle très dense de la part de Ur Begi. Outre le sport et le patrimoine, l’association anime depuis des années le quartier Hérauritz d’une programmation culturelle où s’enchaînent expositions, concerts, soirées contes, spectacles de danse nocturnes... Ce mini-festival regroupe toutes ces disciplines en un parcours bucolique qui se veut fédérateur. En plein air, en plein champ, autour du fronton d’Hérauritz où voisine le parc du centre de rééducation. Mais le temps ? "En sept éditions, il n’a plu qu’une fois" se rassure jovialement José Saplairoles, initiateur de l’événement. Et cette année, il a voulu mettre les bouchées doubles. "Marre d’entendre le terme de village dortoir", c’était aussi le sentiment qui motivait un activisme culturel d’avantage tourné vers les habitants du quartier. Aujourd’hui, il s’agit plutôt d’accompagner une évolution qui appelle à l’audace. A la base, le concours : du matin jusqu’au soir, des artistes travaillent in situ, éparpillés dans la nature sur un thème libre. Les visiteurs se baladent, traquent l’air du temps et jouissent des autres ¦uvres exposées pour l’occasion. Déjà en 2004, des soirées culturelles permettaient de rencontrer les artistes et les jeunes talents. En 2007, l’option est celle de susciter des créations originales croisant les disciplines. Les artistes qui exposent ne sont pas qualifiés d’ "artisans créateurs" par hasard. Chacun dans sa discipline entretient un rapport charnel à la matière. Régis Pochelu sculpte la pierre ; ce natif d’Hasparren se passionne pour le monde des symboles oubliés de la tradition basque. Fernand de Ponte, lui, taille les végétaux, mais pas à la manière d’un jardinier : il est au service d’une forme qui préexiste à l’¦uvre et se laisse ainsi conduire. Etienne Borthayrou est sculpteur sur bois, amoureux des défauts de la matière, utilisant notamment un vieux tour à bois. Bruno Hurault est céramiste tourneur, Matthieu Melul souffleur sur verre à la canne... Nouveauté cette année : les arts floraux. Pour l’occasion, Marie-Hélène Boucard, professeur de cette discipline méconnue, montrera ses compositions aux côtés d’Olivier Combet-Joly, éleveur de bonsaïs. Le poète Fred Fort (dont le Journal publie les vers tous les vendredis) est aussi photographe. Une quarantaine de ses clichés explorent son amour des arbres et des cours d’eau. Une capture de ces formes "bizarres" qui révèle un monde parallèle et pourtant premier, que le poète dit "fantasmagories". Guanes Etxegaray et Hervé Renaud, plasticiens contemporains seront aussi présents. Belle affiche plastique, qui pourtant n’a pas suffi à Ur Begi, qui a concocté pour l’après-midi deux spectacles. A 15h30, la danseuse Marie Tellechea fera une interprétation des ¦uvres présentées accompagnée du "duo tout terrain" Christelle Labarry (pandereta) et Jean-Christian Irigoyen (accordéon), ainsi que des conteurs Xan Errotabehere et Fred Fort. Avant que le jury se réunisse pour primer les lauréats du concours (nanti de 200 euros de la Ville et de nombreux lots d’Ur Begi), vers 17h00, une performance attend la participation active du public, qui s’initiera à la peinture sur corps, en l’occurrence celui de danseuses qui, une fois couvertes de couleurs répondant au thème "chaud et froid", entameront une danse libre qui se confluera par un tableau des plus réjouissants. Les deux L de "ballade" c’est cela : une ode vibrante à l’art et à la nature.
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