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Premier attentat de l’ETA depuis la rupture de la trêve
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L’ETA a probablement commis hier son premier attentat depuis la rupture officielle de la trêve le 5 juin, en faisant exploser une fourgonnette devant la caserne de la garde civile de Durango, blessant légèrement deux gardes civils. Vers 3h30 du matin un commando a fait exploser une fourgonnette chargée de "80 à 100 kg d’explosifs" contre la caserne. Deux gardes civils ont été légèrement blessés par des bris de verre soufflés par la puissante explosion qui a provoqué d’importants dégâts matériels. "Cela aurait pu être un authentique carnage", a commenté sur place le directeur général de la police et de la garde civile, Joan Mesquida. Le commando, a-t-il souligné, avait garé le véhicule en marche arrière contre l’édifice où résident les militaires et leurs familles, "pour augmenter les effets de l’explosion". Juste avant l’explosion, deux hommes ont pris la fuite à bord d’un second véhicule qu’ils ont ensuite apparemment fait exploser dans une localité voisine pour effacer toute trace. Ce véhicule avait des plaques d’immatriculation portugaises, "ce qui semble confirmer que l’ETA disposerait d’un certain type d’infrastructures au Portugal", a commenté Joan Mesquida. La police espagnole avait déjà trouvé le 21 juin, dans le sud, près de la frontière portugaise, un véhicule rempli de 130 kg d’explosifs loué au Portugal et abandonné à la hâte à proximité d’un contrôle routier. L’implantation avérée de l’ETA au Portugal serait une nouveauté, ce mouvement agissant traditionnellement depuis la France, où ses membres sont activement traqués par la police.
Collaboration
La police judiciaire portugaise a indiqué depuis Lisbonne collaborer avec les autorités espagnoles "tout comme ce fut déjà le cas, à d’autres occasions". L’organisation clandestine n’a pas revendiqué l’attentat, mais "tout indique que c’est l’ETA", a déclaré un porte-parole de la garde civile. L’ETA n’a pas non plus averti par téléphone de l’imminence de l’explosion, comme elle le fait normalement pour épargner des vies humaines, sauf quand elle vise les forces de sécurité. L’ETA n’avait pas commis le moindre attentat depuis l’annonce officielle, le 5 juin, de la fin de son cessez-le-feu mais de nombreux coups de filet policiers ont été effectués pendant ce temps des deux côtés des Pyrénées (18 arrestations, près de 400 kg d’explosifs saisis)."Nous étions tous conscients que l’ETA voulait et pouvait commettre un attentat à n’importe quel moment", a reconnu en conférence de presse la vice-présidente du gouvernement Maria Teresa Fernandez de la Vega. Le gouvernement espagnol a condamné "sans réserve" cet attentat qui a suscité une vague de réprobations au sein de la classe politique.Un dirigeant de Batasuna, Pernando Barrena, a rejeté la responsabilité de l’attentat sur le gouvernement, l’accusant d’avoir refusé pendant la trêve une offre de désarmement définitif de l’ETA en échange d’un accord politique reconnaissant le droit des Basques à l’autodétermination.
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