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Nicolas Sarkozy préfère "ne pas s'appesantir" sur certains sujets
·Officiellement en visite au Pays Basque pour évoquer la lutte antiterroriste, le président a souhaité "parler de victimes"
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On attendait Nicolas Sarkozy à Bayonne pour, officiellement, évoquer la lutte antiterroriste.Au Pays Basque, il avait également promis de revenir, après son passage en tant que ministre de l’intérieur en décembre 2003, pour trancher des dossiers portant sur la question foncière, universitaire, agricole et sur la langue basque. Finalement, hier au Pays Basque, le président de la République a été peu loquace sur ces sujets et à l’exception d’une rencontre avec certains professionnels de la pêche, qu’il s’est engagé à ne pas "laisser tomber"en estimant que "la pêche fait partie de l’identité française", il a éludé tout sujet en lien avec le Pays Basque, saluant même les différentes unités de police du commissariat de Bayonne pour leur "travail difficile ici pour des raisons sur lesquelles je ne veux pas m’appesantir".Dommage, car tout était prêt pour "s’appesantir" sur ce sujet, depuis la présentation, dans la cour de l’hôtel de police de Bayonne, des unités de la Brigade de recherche et d’intervention, de la gendarmerie, des CRS, de la Paf ou des démineurs de la sécurité civile avec leur butin explosif des deux derniers mois. Et jusqu’à l’attentat attribué à l’ETA, survenu quelques heures auparavant à Durango, et que Nicolas Sarkozy n’a pas évoqué (lire aussi ci-dessous).Non, à Bayonne, le président de la République, après s’être enquis des besoins des uns et des autres, comme la nécessité d’embaucher et de renouveler le matériel et le parc automobile au sein de la Brigade de recherche et d’intervention, a souhaité "qu’on parle des victimes maintenant" et "pour que leur soit rendu justice".
Irresponsable
Entre-temps, il a reçu les familles des deux aides-soignantes assassinées par un malade en décembre 2004 à l’hôpital psychiatrique de Pau et s’est dit prêt à "faire évoluer la loi" pour qu’il puisse y avoir procès, même si l’accusé est pénalement jugé irresponsable.Dans cette esquisse d’une nouvelle justice, il est également revenu sur le cas d’une récente affaire de pédophilie, assurant que l’auteur présumé n’aurait pas dû sortir et défendant devant les policiers des valeurs "d’ordre, d’autorité et de respect".C’est au nom de cet ordre nouveau que Nicolas Sarkozy a tout de même évoqué "ce qui consiste à lutter contre le terrorisme".Mais il était de toute façon malaisé de le faire sortir du registre thématique qu’il avait choisi et les militants de Batasuna, comme le collectif "Alerte OGM" en ont été victimes, ces derniers violemment.Face aux journalistes, il a poliment éludé quelques questions et tout au plus s’est contenté d’assurer qu’il n’y "aura aucune faiblesse pour aucune sorte de terrorisme quelle que soit son origine ou ses motivations".A Ciboure, où Nicolas Sarkozy a déjeuné au restaurant Chez Dominique en compagnie de la ministre de l’intérieur Michèle Alliot-Marie et du ministre de l’agriculture Michel Barnier, 70 personnes s’étaient rassemblées à l’appel de Batasuna pour affirmer, derrière une banderole "Sarkozy, reconnais, respecte le Pays Basque Autonomie".
"Forces de répression"
Deux groupes de manifestants ont d’abord accueilli le président avec les slogans "liberté pour le Pays Basque" ou "dehors les forces de répression", avant d’être repoussés par un important dispositif policier et regroupés devant la mairie.Sur le port de Saint-Jean-de-Luz, une soixantaine de militants du collectif "Alerte OGM" du Pays Basque, peu rassurés par leur rencontre quelques heures avant avec Michel Barnier, réclamaient pacifiquement un "moratoire".Ils ont été violemment dispersés par la police et six de leurs membres ont été arrêtés. Preuve que la défense des victimes est toute relative.Pendant ce temps, le président de la République française a tout de même indiqué qu’en termes de "préservation des espèces de pêche (...) il faut que la réglementation s’applique à tout le monde, y compris aux pêcheurs étrangers".Suivez mon regard de l’autre côté de la Bidassoa. Pour le reste, le regard de Nicolas Sarkozy n’a pas suffi pour évoquer tous les dossiers qui étaient sur la table ce jour-là.L’explication vient peut-être de cette dame, admiratrice de la première heure, qui a "déjà serré la main de De Gaulle en 1945 au même endroit" : "on l’aime, mais il peut pas tout résoudre".
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