25 août 1903 il y a 104 ans :
Moeurs basques. On lit dans la Revue Universelle
: "Les soirs de fêtes, après la partie de pelote, garçons et filles se réunissent sur la place pour danser. Dans leur maintien, dans leur attitude, rien qui rappelle la gaucherie et la lourdeur des paysans des autres provinces françaises. Les jeunes filles ont une grâce désinvolte et sont vêtues avec une élégance inconnue ailleurs. La danse en honneur est le fandango; les couples ne se touchent pas, ne s’enlacent pas; la danseuse et son cavalier se meuvent l’un devant l’autre suivant un rythme cadencé, les bras élevés au-dessus de la tête; ils se rapprochent et s’éloignent tour à tour, tandis que leurs doigts claquent pour imiter le son des castagnettes. Dans les parties reculées du Pays Basque, en Soule spécialement, s’est conservée la tradition de danse d’une origine plus ancienne, comme le saut basque, sorte de pas vif et animé qu’exécutent les hommes en se tenant par les mains, et qu’ils accompagnent de petits cris destinés à traduire la joie et la gaîté. Les Souletins sont, dit-on, les meilleurs danseurs du Pays Basque; on n’en saurait douter après avoir assisté à une de ces mascarades souletines qui s’organisent à l’époque du Carnaval, et dont les figurants exécutent les pas les plus variés au son du chiroula, flûte rustique à deux trous. C’est en Soule également qu’il faut se rendre pour assister aux représentations des pastorales. Ce sont des pièces d’un caractère comique, dues à des auteurs anonymes qui mettent en scène dans un désordre des plus pittoresques les personnages de l’histoire sainte et ceux de l’histoire de France; on y voit Charlemagne s’entretenir avec Adam et Roland se quereller avec Putiphar. Bien entendu, le dialogue a lieu en langue euskarienne. Il y a là un souvenir des soties et des moralités du moyen-âge."
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