Pause à la ferme pour les jeunes volontaires européens
·Ils sont Géorgiens, Bosniaques, Italiens ou Allemands et séjournent en Pays Basque en échange d’un peu de volontariat
Ils viennent de Géorgie, de Pologne, de Bosnie, d’Autriche, d’Italie et d’Allemagne. Pour la plupart, ils mettent les pieds dans une ferme pour la première fois. Grâce au Service Volontaire Européen (un des volets du Programme Européen pour la Jeunesse), une dizaine de jeunes volontaires ont mis le cap sur le Pays Basque pour un séjour d’un mois, du 15 juillet au 15 août dernier. Au menu de leur séjour, une mission dans les locaux d’Emmaüs Tarnos et la découverte du Pays Basque encadrée par Anne Carole et Michael, étudiants à la fac de Bayonne.Pour leur dernière journée culturelle, le programme était chargé: visite d’une ferme sur les hauteurs de Béhobie et randonnée. "Ni Vicenzo naiz. Italiakoa naiz". T-shirt bleu et short à carreaux, Vicenzo l’Italien se présente en basque. Ses camarades l’imitent. Xabi et Izar, propriétaires de la ferme Martingoitia, apprécient. ŒVous les avez bien fait répéter’, lancent-ils à Michael et Anne-Carole. Les présentations effectuées, Izar emmène le groupe assister à la traite des 190 brebis. Elle en explique les différentes étapes pendant que Xabi branche les trayeuses. En dix minutes, l’affaire est pliée. Marek, le Polonais, s’étonne de la rapidité : "C’est déjà fini ?" Tout juste le temps de prendre quelques photos du troupeau, direction l’atelier fromager. La forte odeur des fromages en fermentation a tôt fait de décourager Genia, le Géorgien. Au contraire, Evelyne, pour avoir travaillé dans une fromagerie en Autriche, se rappelle le processus de fabrication. Pendant ce temps, Vicenzo se sent déjà la fibre bergère. Il aide Xabi à rentrer la trentaine d’agnelles dans leur enclos, avant de rejoindre tout le monde pour le départ. "C’est combien le Petit Basque?" Chacun veut en ramener un morceau dans son pays. Conditionné sous poche bien entendu, histoire de le voyager sans inconvénient. Xabi guide ensuite le petit groupe jusqu’au chemin de randonnée où il les quitte enfin. En route, il en profite pour nommer quelques herbes médicinales du coin et donner leur propriété. "Le thym sauvage est excellent pour le système nerveux", découvre-t-on ainsi. Sebastian, l’Allemand, en cueille une touffe. "Je verrai bien", avance-t-il. Arrivés sur les hauteurs, tous s’autorisent une pause pour déguster les pots de mamia généreusement offerts par Izar au départ de la ferme. Ici, tout le monde contemple la mer blanche et uniforme des nuages, d’où émergent les sommets pyrénéens les plus élevés. Le symbole d’une Europe sans frontières".
Un peu de travail contre un séjour gratuit
Les séjours de volontariat sont financés par le Programme Européen pour la Jeunesse qui prend en charge le transport, le logement, l’assurance, la nourriture, bref un séjour carrément gratuit pour les jeunes. L’obligation est toutefois de donner un peu de son temps pour du travail volontaire. Le groupe séjournant en Pays Basque devait ainsi travailler trois jours par semaine au centre Emmaüs de Tarnos, les quatre jours restants étant consacrés à des visites culturelles, à des cours de français et à du temps libre.Ces séjours sont organisés toute l’année et dans tous les pays européens. Les missions, elles, peuvent aussi bien concerner l’environnement, les arts et cultures, la santé ou bien d’autres domaines encore. Pour les jeunes qui seraient intéressés, une branche locale du Service Volontaire Européen existe pour le Pays Basque, le Béarn et le sud des Landes. L’association intitulée Les Chemins de l’Europe est joignable au Relais Sud Aquitaine du Programme européen jeunesse au 06 10 84 64 43.
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