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Le JPB > Pays Basque 2007-08-07
Une affluence en baisse,tout comme les incidents
·L’édition 2007 des fêtes a néanmoins été endeuillée par deux décès

A entendre les témoignages glanés de ci de là, de cafetiers, peñas, commerçants, bestazale ou simple voisin, l’édition 2007 des fêtes de Bayonne a été plutôt calme. Nonobstant les deux décès, les deux plaintes pour viols (lire ci-dessous) et les blessures graves répertoriés.

Les chiffres globaux mesurant le "niveau de tranquillité" (nombre de blessés, d’interventions du Samu...) seront communiqués cette semaine par les services de l’Etat et la municipalité. Néanmoins, le procureur de la République de Bayonne a indiqué hier, "à chaud", que le nombre d’affaires judiciaires était globalement en baisse. L’impression subjective d’une baisse de la fréquentation est également partagée. Mais d’ores-et-déjà chacun aura pu constater que l’inondation des tags de l’année précédente ne s’est pas reproduite. Cela étant, la traversée de Bayonne le lundi matin a toujours de quoi provoquer quelques haut-le-c¦ur. Atténués par une pluie bienvenue.

Nombre de manifestations auront vu leur succès se confirmer, du traditionnel réveil de Léon prisé par les enfants à la nouvelle formule désormais bien assise, Château-Neuf, de danses et de chants populaires basques du Karrikaldi, pour ne citer que ces quelques manifestations.

Néanmoins, il s’agit d’une édition qui est à nouveau endeuillée. Un jeune homme de 21 ans qui participait aux fêtes est mort en tombant d'une fenêtre du 4e étage, samedi à l'aube, dans le puits de jour d’un immeuble rue Pontrique. Le jeune homme, originaire du Lot-et-Garonne, a fait une chute mortelle alors qu'il tentait de passer de la fenêtre de l'escalier de service à celle de l'appartement d'une amie, donnant sur la cour intérieure d'un immeuble dans le Petit Bayonne. L'accident s'est produit vers 4h du matin. La victime était accompagnée d'un ami qui était passé le premier par le même chemin, sans tomber, pour accéder à l'appartement de leur collègue, qui était absente. "On suppose qu'ils étaient fortement alcoolisés", ont déclaré les policiers, indiquant que les prélèvements étaient en cours.

Suspension de l’attraction

La seconde personne décédée est un Landais de 61 ans qui a fait un malaise cardiaque dans un bar du Grand-Bayonne samedi soir.

En outre, un nouveau cas de blessure grave a été relevé. Un jeune breton de 26 ans a fait une chute de 11 mètres depuis le toit d’un immeuble à Biarritz, rue Frias, alors qu’il souhaitait assister au lever de soleil depuis le toit, de retour des fêtes de Bayonne. Les médecins ont réservé leur pronostic.

Cet accident s’ajoute à deux autres chutes depuis les remparts lors de la soirée d’ouverture. Les deux jeunes "miraculés" s’en sortant qu’avec quelques fractures.

Après les deux tués à la foire de St Germain en Lay (région parisienne) samedi, le maire a préventivement décidé de faire fermer l’attraction similaire à Bayonne même si elle était de plus petite catégorie.

Concernant les crimes et délits, les services de l’Etat tiendront une conférence de presse jeudi. Dès à présent, Patrice Michel, le procureur de Bayonne, a estimé que la tendance était à la baisse, fruit du "travail de prévention mené durant les fêtes et du dispositif de sécurité adapté".

Ainsi, outre les deux plaintes pour viol et les trois plaintes pour agression sexuelle, le Parquet a indiqué qu’aujourd’hui, deux personnes passeraient en comparution immédiate pour conduite avec alcoolémie en état de récidive des faits pour lesquels ils avaient déjà été condamnés, dont un avec annulation du permis. En outre, à la fin du mois, deux Roumains vont comparaître pour une dizaine de vols à la roulotte contre des individus ou dans les tentes. Les deux auteurs présumés avaient déjà des condamnations antérieures, et le ministère public a demandé que la peine soit exécutée.

Autre indicateur d’une accalmie dans le déroulement des fêtes, le fait que pratiquement aucune agression à l’arme blanche n’ait été signalée. Quant au tout-venant (vols, dégradations de biens publics et privés), il serait aussi en baisse. Signalons un cas de flagrant délit d’alcool frelaté constaté par les services judiciaires. C’était de la téquila.



Deux plaintes pour viol, trois pour agression sexuelle
I.E.

L’an dernier un tabou avait été brisé. En communiquant à la presse pour la première fois le nombre de plaintes pour viols déposées, le parquet actionnait le déclic par lequel ce type de crime commis durant les fêtes se constituait en problème public.

La révélation en 2006 de quatre plaintes pour viols commis dans des circonstances particulièrement atroces (viol sur mineur, viol collectif) avait engagé nombre d’acteurs, et en particulier la municipalité, à reconnaître et à prendre en compte ce problème. Pour la première fois, une mairie d’envergure au Pays Basque ‹versant sud compris‹ a pris en charge une campagne de prévention de ce type de violence durant ses propres fêtes ‹avec logos et affiches, une formation des personnels engagés. Un exemple qui pourrait faire tâche d’huile.

Le Parquet, dans la lancée de l’année dernière, a indiqué hier que les services judiciaires avaient été saisis pour deux viols et trois agressions sexuelles. Ce qui confirme qu’il y a "moins de faits graves que l’an dernier" selon Patrice Michel, procureur de la République de Bayonne.

La première plainte pour viol concerne une femme d’une quarantaine d’années qui habite le département. Le viol a été commis la nuit du jeudi entre minuit et 1h du matin. La seconde plainte a été déposée par une jeune Landaise de 25 ans, pour un viol commis dans la nuit du vendredi vers une heure du matin. Les deux crimes ont été commis dans le périmètre temporel et géographique de la fête. Néanmoins, le procureur a rappelé que le secret de l’instruction prévaut, et fait preuve de "circonspection sur les faits allégués" dans la première plainte, indiquant que pour la seconde "nous avons plus d’éléments".

Dans le périmètre des fêtes

Les deux affaires mettent en cause deux hommes à chaque fois, a-t-il détaillé en voulant couper court à des rumeurs de "tournantes". Il n’en demeure pas moins qu’il s’agit de viols collectifs.

Des prélèvements ADN et des expertises gynécologiques ont été effectués dans les deux affaires. Pour la seconde, un appel à témoins a été lancé, puisqu’il s’est déroulé sur le pont Mayou (près de la mairie) et qu’il a été interrompu par l’intervention d’un groupe de cinq bestazale qui a mis les agresseurs en fuite.

Quant aux trois plaintes pour agression sexuelle, Patrice Michel a également manifesté sa "circonspection" sur deux d’entre elles, toujours en raison d’un manque d’éléments. Circonspection qui serait de mise sur les quatre plaintes pour viols de l’année dernière et pour lesquelles le débouché judiciaire prévu cet automne ne serait pas exactement celui attendu.

En attendant, certains vieux réflexes ont la vie dure. Au commissariat, impossible de connaître le nombre de plaintes pour viols déposées pour l’édition 2007 des fêtes de Bayonne. "Le bilan sera fait plus tard". Quant à l’hôpital, c’est l’habituel black-out. Une source infirmière avait évoqué l’an dernier à Euskadi Irratia l’accueil de 8 personnes violées "au moins". Une autre source interne parle de l’établissement de 10 certificats de viols délivrés en 2006, dont un pour garçon. Pour cette année encore, la direction de l’hôpital se refuse à indiquer le nombre de ces certificats qui ont été délivrés. A l’heure où tout le monde s’accorde pour prendre en compte cette réalité, il ne serait pas dommageable que chacun puisse disposer de la réalité des chiffres.

Pour sa part, le Collectif contre les violences sexistes appelle à un rassemblement devant la mairie de Bayonne ce soir à 18h30.



Passe-rue pour l’euskara
Le groupe Euskal Herrian euskaraz a participé au défilé dominical en réclamant le statut de langue officielle pour la langue basque tant à Bayonne qu’à Pampelune.



Manifestation anti-corrida
Plus de 200 personnes ont défilé pour réclamer l’abolition des corridas, à Bayonne comme ailleurs, depuis le forum jusqu’à St-Esprit puis aux Arènes pour y former une "haie du déshonneur", avec force slogans, sifflets et banderoles, malgré un soleil de plomb contraignant une quinzaine d’entre elles à quitter le cortège.


 
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