Dès la semaine prochaine, des panneaux marqués "Ici pas de culture OGM/ Hemen JAO landarerik ez" pourraient fleurir à l’entrée des communes du Pays Basque. L’un des objectifs de la grande journée de sensibilisation organisée ce samedi à Came est d’interpeller les conseils municipaux sur la question des cultures transgéniques en plein champ.

De "vrais panneaux", à l’instar de ceux qui évoquent les routes du fromage ou le territoire de l’AOC Piment d’Espelette, ont été commandés par le collectif anti-OGM qui espère les vendre aux communes soucieuses de se démarquer de la culture de maïs transgénique. Ils seront en vente dès samedi à Came où les collectifs basques, béarnais et landais organisent une journée "d’appel à la veille citoyenne".

"Il est important que les conseils municipaux débattent de ce sujet. Aujourd’hui, alors que le maire est censé être le premier gendarme de la commune, il ne sait même pas si du maïs OGM a été semé sur sa commune", explique Maite Goienetxe, coordinatrice de la journée de samedi. Le collectif anti-OGM du Pays Basque a d’ailleurs écrit à tous les maires en ce sens. Il les invite à se rendre à Came samedi et aussi à interpeller la Direction Départementale de l’Agriculture ou le Service Régional de Protection des Végétaux pour tenter d’en savoir plus sur leur commune.

Dans l’attente, la publication de la liste des cantons sur lesquels des OGM ont été semés permet de déterminer les communes où officiellement il n’y a pas d’OGM. Soit toutes celles du Pays Basque qui ne sont pas des cantons de Bidache, Amikuze, St-Pierre-d’Irube et Labastide-Clairence. Autant de candidats potentiels à l’achat d’un panneau.

"Les agriculteurs sous signe de qualité sont aujourd’hui en danger", soulignent les anti-OGM en rappelant que les certifications dont bénéficient les producteurs sont perdues en cas de constat de contamination.

Outre un marché des producteurs bio et fermiers, la journée de samedi, organisée dans le champ d’un agriculteur, sera l’occasion d’un débat autour de l’affirmation : "Aucune demande sociale ne justifie la culture d’OGM". Maurice Coudoin, apiculteur lot-et-garonnais ayant perdu son procès contre un voisin maïsiculteur dont les OGM avaient pollué ses ruches, viendra témoigner. Sera également présent un responsable du syndicat agricole EHNE, partenaire du gouvernement autonome basque dans la mise en place du moratoire anti-OGM sur les trois provinces du sud. Jean-Marc Balesta, agriculteur et maire de Castagnède (Béarn), expliquera les limites de son mandat sur une telle problématique. Le débat donnera également la parole à Bernard Poey, agriculteur bio victime de destruction malveillante avec produits chimiques sur ses parcelles (lire édition de mardi), ainsi qu’à un consommateur de l’UFC Que choisir.

Programme:

9h30-17h : marché des producteurs bio et fermiers

10h et 15h : ateliers pratiques

11h-13h : débat

13h : lancement de la signalétique anti-OGM.

Dans un champ près du Trinquet, toute la journée, buvette et talo de maïs de population.

Apprendre à utiliser des kits de détection

"Aujourd’hui, il n’y a aucune information sur la localisation précise des parcelles OGM ; or il est important de détecter ce danger", estiment les organisateurs de la journée de samedi. Ils montreront donc à travers des ateliers (de 10h à 11h et de 15h à 16h), comment se servir des kits de détection du maïs OGM de Monsanto (le seul autorisé à la commercialisation dans l’hexagone). Un protocole d’utilisation précis est en effet à suivre.

"Aujourd’hui, il n’y a pas d’autre possibilité de savoir où sont les OGM", estime Maite Goienetxe.