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Ufaka zanpaka, carnaval d’aujourd’hui
·La création Ufaka Zanpaka, composée par Beñat Amorena pour Hartzaro, est un flot artistique métissé à l’image de Burrunka
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L’esprit du carnaval, sa fantasmagorie, sa mythologie, et son actualisation dans un métissage tous azimuts, à l’image de la société actuelle.C’est déjà l’esprit du festival Hartzaro, qui plonge dans les racines de la tradition carnavalesque pour en tirer une approche résolument contemporaine. C’est aussi la démarche de la nouvelle création du festival Hartzaro, qui fait rimer gaitero avec Rio de Janeiro et fandango avec Congo. Ufaka Zanpaka, composé par Beñat Amorena, sera présenté samedi soir à Ustaritz, dans un flot artistique métissé, "à l’image des Basques d’aujourd’hui" dit-il.Ce percussionniste, naturellement influencé par les rythmes sourds du Brésil ou de l’Afrique, a cependant conçu ce spectacle complet autour d’une "couleur musicale enracinée chez nous", la gaita.
De cet instrument traditionnel, il s’agit de faire un spectacle résolument moderne.Une façon pour Beñat Amorena de "sortir l’instrument du côté désuet de la tradition", en le faisant "redécouvrir sous un autre jour" et permettre à la nouvelle génération de s’en saisir.16 gaitero servent donc d’épine dorsale à Ufaka Zanpaka aux côtés de 16 percussionnistes qui en donnent le rythme, un accordéoniste et 20 danseurs.Car si la musique sert de socle à cette création, le spectacle est également très visuel.
Basque et du monde
Une nouveauté ou un prolongement de ce que Beñat Amorena a entamé il y a trois ans avec Burrunka.Un groupe de musique conçu comme une batukada qui fait le lien entre traditions basques et musiques populaires du monde.Cette fois, il y a l’image en plus, qui reste métissée de toutes les influences de Burrunka.D’autant que le groupe est né à Hartzaro et porte déjà l’âme du carnaval. Et c’est en écoutant cette musique que sont nées d’autres images."J’avais une idée de Burrunka avec des personnages fantastiques, des personnages extraordinaires proches de la mythologie" explique Beñat Amorena.Il a donc proposé à deux spécialistes bien connus des personnages mythologiques et carnavalesques, Claude Labat et Thierry Truffaut, d’imaginer les êtres qui pourraient peupler la musique de Burrunka.Avec l’oreille de l’ethnologue, les deux chercheurs ont tôt fait de repérer les personnages nés de cette musique faisant référence aux mythologies ou à la religion. Une idée chamanique enroule l’¦uvre comme un serpent, et constitue aujourd’hui une suite de tableaux, comme un petit scénario.Beñat Amorena a voulu donner "l’impression d’une balade onirique dans le domaine fantastique lié au carnaval". Une mise en forme visuelle du grondement fantastique de Burrunka. Un syncrétisme des traditions basques ou d’ailleurs, qui trouve sens dans des danses pluriethniques et propose des images neuves à l’écoute.
Spectacle grand public et novateur, visuel, cadencé, festif.Une musique de transe qui fait sens jusque dans nos racines comme le battement primitif de la vie.De là l’idée que s’écrit peut-être aujourd’hui la musique traditionnelle basque de demain.
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