"Dans l’univers audiovisuel, TVPI représente un assortiment de tapas de choix face à un repas gastronomique". Michel Lamarque n’est pas avare de métaphores pour illustrer ces cinq premières années de TVPI. Avec des petits moyens, une grande volonté et déjà un long parcours marqué par des petites expériences, ici et là, qui a permis à TVPI de faire sa place parmi les médias du Pays Basque. Au tout début, la chaîne locale s’est lancée dans des émissions de plateau, du semi-direct avec des présentateurs et en faisant un zoom sur l’actualité. Mais au fur et à mesure, et grâce à l’expérience, la chaîne a évolué et a trouvé ces repères jusqu’à devenir une chaîne magazine, ou les reportages s’enchaînent, facilitant l’accès aux téléspectateurs avec une programmation d’une heure qui tourne en boucle pendant 24 heures.
Equilibre
Un "équilibre trouvé" dans la programmation, mais également dans les comptes, qui permet aujourd’hui à TVPI de souffler les cinq bougies d’une télévision de proximité et libre de toute attache, alors que les télévisions locales à Toulouse ou à Bordeaux engloutissent des millions, et des millions.Sur le plan technique TVPI a également évolué. L’antenne pirate installée du côté navarrais de La Rhune est toujours en activité, mais la chaîne a su se placer sur le câble et sera présente sur internet dès la mi-décembre. Parallèlement, TVPI se prépare au virage de la Télévision Numérique Terrestre. L’occasion pour le directeur d’égratigner l’Etat, qui semble tourner en rond sans donner place à l’ouverture attendue. "En 1998 il y avait 4 télévisions locales en France, aujourd’hui il y en a 16, alors qu’en Espagne on en compte un millier" compare Michel Lamarque qui soupçonne l’Etat de vouloir contrôler au plus près les canaux et les licences pour la création de nouvelles chaînes TNT. D’où la crainte que les nouvelles technologies, plutôt que d’aider la diffusion et la pluralité ne s’ajoutent aux difficultés déjà nombreuses.
Les animateurs de la chaîne locale ont de quoi être fiers. Pourtant ils restent modestes. Jean-Marie Lapeyre ne cache pas la difficulté de travailler devant la caméra, remarquant qu’il est toujours plus facile de critiquer que de faire. Yves Ugalde reste modeste également même si ces dernières années, l’aspect festif des fêtes de Bayonne pour lui s’est arrêté qu’au nom.
"Nous avons fait beaucoup de bêtises, mais pas de conneries" rassure Michel Lamarque. 5 ans après, les idées ne manquent pas à cette équipe, qui entre autres, lance un appel à ceux et celles qui voudraient participer à cette aventure, notamment pour y ajouter des émissions en langue basque qu’ils souhaitent développer.