Des voies étroites, pour dire la mélancolie du paysage ferroviaire
·Musique et vidéo au service d’un texte ciselé poursuivent aujourd’hui les Rencontres improbables
Ambiance gamelle de cheminot et haricots au lard pour évoquer, dans une nouvelle performance du festival Rencontres improbables, la "mélancolie d’un paysage", la désertification des campagnes, et ces "fragments d’un paysage ferroviaire" qui attestent encore d’une vie passée, grouillante au fil des gares désaffectées, des wagons et des entrepôts à l’abandon, des plaines traversées par des pylônes identiques et des rails qui émergent parfois d’une végétation reprenant ses droits.Un passé sans nostalgie qui évoque la révolution industrielle et convoque la parole d’un ouvrier du rail.Des voies étroites, c’est d’abord un très beau texte écrit par Thomas Seron, qu’il a mis en image et en musique avec le bassiste Pascal Lapeyre."Un texte d’un homme de la voix" juge Kristian Frédric, qui le dira aujourd’hui sur la scène de la Luna Negra, avec une poésie de l’instant, une invention musicale perpétuelle, et un spectacle qui promet "d’être à chaque fois différent" prévient Pascal Lapeyre.Hier matin à la Luna Negra, la connivence débutait."La course contre le temps charrie les cheminots" répétait Kristian Frédric, metteur en scène des Lézards qui bougent.La phrase scandée devenait écho aux notes de basse et de guitare de Pascal Lapeyre et Thomas Seron.A force de charrier les cheminots, on en perçoit le quotidien, les trois huit, les angoisses.La prose de Thomas Seron sent le cambouis.Lui a "beaucoup discuté avec un cheminot" confie-t-il.Il a d’abord suivi cette voie comme un "projet esthétique" autour des gares désaffectées.Puis dans cette série de photos, il a découvert les voies, les entrepôts, le travail "qui ne s’arrêtait jamais", cette "mélancolie" d’avant congés payés, pour, avec sa musique, porter cette authentique réflexion poétique.
|