Première transe inerte et des idées
·CRITIQUE
A l’évidence, c’était une première pour le public comme pour les artistes.Mardi soir aux écuries de Baroja, ambiance son de forge et images inertes et vivantes se croisaient dans des boucles délicieusement répétitives. Les onguents habituels d’une soirée électronique de bonne facture, à quelques détails près. Le public, ligoté sur des chaises, brûlait de se mouvoir dans ce rythme ou même de se toucher.Et l’a dit à l’issue du spectacle. Seule échappatoire, la nostalgie d’une transe chimique que faisaient naître ces images graphiques et lancinantes comme la musique. Une première également pour les artistes québécois, Jean-Sébastien Baillat et Mathieu Bélanger qui pour la première fois composaient en direct avec un public inerte et pas toujours averti.Une dame cherchera en vain à comprendre pourquoi les artistes avaient choisi "une musique et des images si agressives", comme si les temps étaient encore au disco dans les boîtes de nuit.En revanche, les technoïdes basques ne se sont pas déplacés et tant pis pour eux. Les autres ont regretté qu’il n’y ait pas des tapis et des coussins dans la salle, encore sous le charme d’une énergie esthétique, grisés par cet élan amoureux vers une fraternité toute communautaire, d’avoir partagé un instant de grâce et d’extase.Normal que l’hypnose ait fonctionné.Les deux gourous qui tenaient les manettes ont réussi à garder en éveil ce public plus attentif qu’à l’habitude.Ce qui fit naître en eux un tas de nouvelles idées.
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