Le verdict est tombé. Il a fallu attendre la dernière seconde d’un championnat long de 9 mois pour constater tristement que l’Aviron Bayonnais football ne continuera pas la saison prochaine en National. La défaite concédée in extremis à Cherbourg (1-0, but de Haguy à la 82e), condamne effectivement les coéquipiers de Stéphane Sergent à rétrograder en CFA la saison prochaine. D’autant plus râlant qu’un match nul aurait suffi (Croix de Savoie et Moulins se sont quittés sur un match nul 1-1, tout comme Libourne et Châtellerault 1-1). En attendant ce que feront les Genêts d’Anglet qui jouent eux aussi leur maintien ce soir, on pourrait retrouver deux équipes Basques en CFA la saison prochaine.
Pour autant, l’heure est désormais à la réflexion sur les bords de la Nive. La saison n’a pas été bonne, tout le monde en convient. Le résultat est là pour le confirmer. L’Aviron a certainement vécu la plus mauvaise année de son incroyable ascension, initiée il y a 5 ans en Division Honneur Régionale.
Personne n’a dit que l’antichambre du professionnalisme, est une catégorie facile à négocier. Cela dit, les Bayonnais ont quand même signé une saison des plus difficiles. Et pas uniquement sur le plan sportif : le départ de Sarramagna, celui de Mérin, l’annonce de Pichot... autant d’événements qui sont venus perturber la paisible vie des Basques. Certes, les résultats n’ont pas suivi, mais au-delà de toutes ces considérations, pour la première fois depuis le retour de Christian Sarramagna sur la Côte basque, le grand projet du football à Bayonne a connu un sacré coup de frein. Habitués à monter, les Basques connaissent aujourd’hui la première rétrogradation qu’il va falloir affronter avec courage et intelligence.
Le club devra désormais tirer des conclusions pertinentes. L’assemblée générale de mercredi prochain donnera un premier aperçu. Les dirigeants bleu et blanc ont maintenant le temps d’analyser les erreurs, de faire un bilan, et de se projeter sur ce retour en CFA. En plus du staff technique, le groupe devrait faire peau neuve dès juillet prochain. Vareilles et Ruffier partiront, c’est officiel, Sarramagna aussi, le marché des transferts sera logiquement sollicité dans les prochains jours, voire semaines.
Quoi qu’il en soit, l’incroyable ascension du football à l’Aviron Bayonnais avait été déstabilisée une première fois lorsque le tandem qui avait enthousiasmé les amateurs du ballon rond à Bayonne pendant 5 ans, le duo Mérin-Sarramagna, décidait de mettre un terme à leur aventure.
L’annonce de l’actuel président, d’abord, en début d’année : Manu Mérin communiquait son choix de quitter la présidence du club à la fin de la saison. Une décision qui ne fut certainement pas facile à prendre quand on connaît l’implication du dirigeant bayonnais dans la maison bleu et blanc. Mérin s’est consacré corps et âme à son club du c¦ur.
La nouvelle arrivait toutefois quelques jours après que la rumeur ait placé le promoteur immobilier Pichot sur la Côte Basque. Avec, en prime, un certain Jean-Pierre Papin comme entraîneur des bleu et blanc. Bien que le président avouât des "contacts", "parce que nous sommes constamment en train de chercher à faire progresser le football à Bayonne" précisait-il, Mérin niait catégoriquement l’information.
L’ambiance s’est encore dégradée quelques jours plus tard lorsque l’entraîneur mythique de l’Aviron, celui qui avait monté 5 fois consécutivement le club à l’étage supérieur se retirait à son tour de son poste. C’était à Cannes, le 14 janvier 2006. Christian Sarramagna n’entraînerait plus l’équipe première jusqu’à la fin de la saison. Un coup dur, très dur. Déterminant, diront même certains. Parce que Sarramagna était un peu plus qu’un simple entraîneur à Bayonne. L’ancien Stéphanois était devenu, en quelque sorte, l’âme de ce club, le sauveur du football à Bayonne face à la domination du rugby.