Depuis le début de saison, les Bayonnais passionnés de rugby ne pensent qu’à ça, le maintien dans le Top 14. Même si vers le mois de mars les 10 points d’avance semblaient suffisants pour le maintien, c’était sans compter sur le retour des Palois qui allaient enchaîner victoire sur victoire. Les deux matchs Bayonne-Clermont et Pau-Castres qui vont se dérouler à 15h15, comme toutes les autres rencontres du Top 14, vont être au centre de toutes les attentions pour cette dernière journée, étant donné que les demi-finalistes sont déjà connus. Les seules interrogations restantes du Top 14 ne concernent justement que ces quatre protagonistes. Qui de Bayonne ou de Pau descendra en ProD2 ? Et qui entre Castres et Clermont disputera la Hcup ?

À match exceptionnel, préparation exceptionnelle. Pendant que les rues bayonnaises se parent de bleu et blanc, que les festivités de la journée sont programmées, le groupe de l’Aviron Bayonnais est parti se mettre au vert. Déja la semaine passée l’encadrement bayonnais avait décidé de s’éloigner, "pour essayer de penser à autre chose, la semaine dernière nous avons inclus une journée plus détente avec promenade dans le Pays Basque au milieu d’entraînements normaux. Et après un week-end en famille, quand ils sont revenus lundi à l’entraînement, je les ai trouvés plus frais", concède Xavier Péméja. Sans doute une manière de préparer plus sereinement "le choc" en évitant la pression quotidienne de l’entourage. "Le groupe est très tendu. C’est logique avec un tel enjeu. Il y a beaucoup de tension dans Bayonne. On sent que la ville redoute un accident. C’est une ville qui ne vit que pour le rugby" précise Xavier Péméja pour justifier cet éloignement. Le soutien du public est il est vrai, un atout le jour de la rencontre, mais peut s’avérer négatif dans les jours précédant l’événement. Ce public bayonnais promet d’ailleurs une "ambiance surréaliste". Avec 15000 personnes attendues, Jean Dauger va rugir et pousser derrière son équipe. Comme le souligne Cédric Bergez, "le stress est là et on sent cette tension qui monte jour après jour. C’est quelque chose d’inhabituel, hors normes dans la saison. On sait qu’on aura le soutien d’un public toujours extraordinaire. Alors pour que la fête ne soit pas gâchée, il faudra qu’on se sorte les tripes". La clé du match sera l’envie, et dans cette période si particulière de fin de championnat de rugby pro, où certains savent qu’ils vont quitter leur club, le travail fait sur le collectif tout le long de la saison et la capacité du groupe à vivre ensemble des "moments forts" seront déterminants. "Pour certains d'entre nous c'est la dernière dans le groupe. On a beau savoir que c'est le lot du rugby pro que de beaucoup bouger entre les clubs, ça fait tout de même quelque chose de s'entraîner ensemble pour la dernière fois. C'est qu'on a partagé beaucoup d'émotions depuis des mois. Et puis c'est la semaine au bout de laquelle tout va se décider pour l'avenir du club en Top 14", pour Cédric Bergez.

Différence des objectifs

L’Aviron va jouer à fond et il ne faudra pas rater les premières minutes du match pour ceux qui se rendront au stade, car "elles promettent d’être explosives tellement on aura des frissons en pénétrant sur la pelouse", comme le dit Stéphane Aussel, le centre bayonnais.

Côté Aviron, Coetzee, Fifita et Nunez-Piossek sont absents pour cette rencontre et ne pourront donc pas jouer. De leur côté, les Clermontois ont choisi de confier leur avenir européen à la plupart des joueurs qui quitteront le club après ce dernier match, parmi lesquels le sud Africain Breyton Paulse et le demi d’ouverture gallois Stephen Jones.