Le 24 juin, nous allons tous et toutes répondre à l’appel du Forum d’Ibaeta et nous retrouver pour manifester dans les rues de Bayonne. Nous exigerons le respect des droits des prisonniers et des prisonnières politiques basques. Cette fois le message s’adressera plus particulièrement au gouvernement français.
Actuellement, on compte 151 citoyens et citoyennes basques emprisonnés et dispersés dans 30 centres pénitentiaires français, aucun de ces centres ne se trouve au Pays Basque. Violant leurs propres lois, les autorités françaises, comme les espagnoles, ont mis en place la dispersion qui s’applique aussi maintenant de manière systématique aux détenus (ues) en préventive, ce qui en plus des violations habituelles viole leur droit à la défense en compliquant le travail des avocats.
Que dire de la situation subie par les familles et les amis qui chaque semaine parcourent les routes de la dispersion, qui après avoir parcouru plusieurs centaines de kilomètres, parfois des milliers, après avoir affronté les risques d’un accident de la circulation, ne peuvent bénéficier de la visite car leur familier a été transféré dans une autre prison sans préavis.
Si l’on peut en général dénoncer l’inhumaine situation des prisonniers et des prisonnières dans les prisons moyenâgeuses de l’Etat français (et ce malgré les propos du ministre de la Justice Clément contestant les rapports réalisés par Gil Robles et par l’OIP), nous pouvons aisément imaginer dans quelles conditions se trouvent les prisonniers et les prisonnières politiques basques auxquels on applique des mesures exceptionnelles telles que la dispersion et l’isolement.
Comme nous l’avons dénoncé dans le bilan de la répression en 2005, les conditions de vie et les agressions se sont durcies dans les prisons françaises, ces dernières années. Dans le cadre de cette politique de dispersion, les armes le plus fréquemment utilisées contre ce Collectif sont l’isolement et l’absolue solitude, mais les prisonniers et les prisonnières basques sont aussi, de plus en plus souvent, victimes d’agressions physiques directes, nous en avons une nouvelle preuve tout récemment encore à la prison du Muret avec Xabier Etxeberria.
Après leur détention, de nombreux prisonniers et prisonnières en préventive, sont détenus pendant plusieurs années dans des conditions de vie d’un autre temps, fruit de la politique de la haine et de la vengeance des autorités françaises : Lumière allumée 24 heures sur 24, ils sont maintenus dans une absolue solitude, sans aucun livre, lettre ou journalŠ Souvent, ils ne peuvent pas recevoir la visite de leurs enfants, chaque fois qu’ils doivent sortir de leurs cellules, ils sont déshabillés intégralement, 24 heures sur 24 devant la porte de leur cellule est présent un agent de police spécial (ERIS), ils sont insultés de manière cruelle et traités négligemment par les médecins pénitentiaires,... Les occasions sont innombrables où le discours des autorités françaises est pris en défaut et cède la place à leur politique de vengeance pour l’appliquer à ce Collectif, le directeur de l’établissement devenant dans ce cas, le coordinateur en chef de toute cette violence.
C’est plus particulièrement au cours de ces dernières années, alors que le nombre de prisonniers et de prisonnières politiques basques augmente dans les prisons françaises que les cruelles situations dont ils souffrent nous montrent la véritable personnalité politique des autorités françaises, mais aussi leurs craintes. Jusqu’à présent, elles s’empressaient de nier le caractère politique des prisonniers et des prisonnières basques, actuellement les autorités françaises sont contraintes de dépolitiser toujours plus le conflit. Par leur attitude, les autorités françaises démontrent qu’elles sont engagées jusqu’au cou dans le conflit du Pays Basque, au lieu de reconnaître le problème politique et plus concrètement de reconnaître l’existence du Pays Basque, elles ont décidé de le réduire à un simple problème d’ordre public.
Ils ont construit une Politique Pénitentiaire contre les Basques, elle répond aux intérêts exclusifs de la République française. Cette Politique pénitentiaire n’est qu’une nouvelle arme dans la stratégie répressive française contre le Pays Basque. Ils utilisent la violence contre les prisonniers et les prisonnières politiques comme une vengeance et comme un moyen de pression. Ils nient l’origine et le caractère politique des prisonniers et mettent ainsi en évidence leur volonté de nier l’existence même du Pays Basque.
Face à ces agressions, ces intimidations constantes, les militants et les militantes indépendantistes basques ripostent de manière digne par une lutte permanente pour exiger le respect de leurs droits.
Au travers de leurs luttes incessantes, les prisonniers et les prisonnières politiques basques, au-delà de la défense de leurs droits, portent au centre du débat la revendication de leur statut politique. Ils mettent en évidence l’origine et le caractère du conflit, ils mettent aussi en évidence que la solution doit, elle aussi, être politique. Dans le même temps, ils affirment qu’ils doivent être eux-mêmes des acteurs politiques sur le chemin de la solution. A ce jour, les porte-parole du Collectif n’ont toujours pas obtenu de réponse de la part des autorités françaises.
Pour sa part, le Collectif des Prisonniers et des Prisonnières Politiques Basques a démontré sa volonté de s’associer au souhait et aux priorités marquées par notre société, dans le même temps, l’engagement des citoyens et des citoyennes basques dans la défense des droits qui leur reviennent va croissant, comme on peut l’observer lors des rassemblements du Dernier Vendredi du mois, lors de Topagunes, au Forum d’IbaetaŠ
C’est pour ces raisons, pour la défense des droits du Collectif, qu’Askatasuna sera présent à la manifestation organisée par le Forum d’Ibaeta à Bayonne le 24 juin. Askatasuna lance un appel à la population afin qu’elle participe à cette manifestation, avec des milliers d’autres, nous demanderons au gouvernement français d’abandonner sa criminelle politique pénitentiaire, véritable stratégie de guerre contre notre pays, d’accepter et de reconnaître les droits de base et les droits politiques des prisonniers et des prisonnières politiques basques pour avancer fermement vers la résolution démocratique du conflit politique.