Le juge de l’Audience Nationale espagnole Fernando Grande-Marlaska a annoncé hier qu’il interrogera le 30 et 31 mai le leader de Batasuna, Arnaldo Otegi, et sept autres membres de la direction de ce parti pour un délit de "menaces terroristes". Ils étaient déjà convoqués pour avoir participé à une présentation publique de Batasuna. En effet, ce magistrat avait demandé le 19 mai la comparution de ces huit indépendantistes pour "appartenance à une organisation terroriste", considérant qu’ils avaient violé l’interdiction d’activités politiques de leur parti, en désignant un nouvel exécutif national présenté le 24 mars.

Le même juge a ajouté hier le chef d’accusation de "menaces terroristes", en raison de propos du porte-parole de Batasuna Joseba Permach. "Si la semaine prochaine nous sommes emprisonnés, le processus va entrer dans une situation de blocage, dont les conséquences devront être mesurées par l’Etat espagnol", avait-il déclaré sur la radio publique basque Radio Euskadi. Selon le juge, ces propos relèvent d’un délit de "menaces terroristes".

Batasuna avait désigné la veille une équipe de six interlocuteurs pour représenter Batasuna dans les négociations de la table de dialogue des partis politiques, dont la date du lancement est loin d’être fixée.

Hier, Batasuna a appelé les partis du Pays Basque nord, abertzale ou pas, à désigner eux aussi des commissions de négociation similaires.