Ce matin se déroule une réunion entre les élus des salariés de l’aéroport du BAB et M. Didier Borotra, président du syndicat mixte qui gère l’entité. Une rencontre qui a pour but de discuter de "la revalorisation des grilles salariales" et "des conditions de travail qui se détériorent", explique Serge Badal, délégué syndical des salariés de l’aéroport. Ce dernier et une partie du personnel au sol évoquent aussi la possibilité d’un mouvement de grève prochain. "Nous espérons que M. Borotra sera à l’écoute, dans le cas contraire nous prendrons nos responsabilités", prévenait hier Serge Badal à l’occasion d’un point presse qu’une trentaine de salariés de l’aéroport organisaient devant l’aérogare.
L’engagement de Borotra en 2006
La négociation va porter sur la revalorisation des salaires et une grille salariale qui n’a pas connu la moindre évolution depuis 1977. "Seule la grille des agents de parking a été revalorisée dernièrement, mais il était temps, car leur salaire était inférieur au SMIC. M. Borotra s’était engagé en 2006 à revaloriser l’ensemble des salaires. On attend toujours" précise le délégué syndical. Les discussions porteront aussi sur les conditions de travail. Florence en donne quelques exemples : "quasiment tous les salariés sont à temps partiel non choisi. Nous perdons certains acquis sociaux comme le fait de travailler deux week-ends sur trois au lieu d’un sur deux auparavant. On est en sous-effectif et la charge de travail augmente..." Autant de points qui entraînent aujourd’hui une fatigue physique et morale, les causes d’une multiplication des arrêts de travail.
"Je n’ai jamais vu ça, il y a un vrai malaise et des tensions entre les personnes apparaissent. Le climat n’est pas bon", révèle une employée qui préfère taire son nom.
Le service au client s’en ressent
Elle ajoute aussi que "tout cela va à l’encontre de la clientèle. Nous n’avons pas les moyens de faire du bon travail. Nous recevons les gens, nous sommes des acteurs du tourisme et l’une des premières images que les gens ont lorsqu’ils arrivent au Pays Basque. Le sourire et l’amabilité sont importants et dans les conditions actuelles il est de plus en plus difficile de sourire."Cela fait un moment que ces hommes et ces femmes qui travaillent à l’aéroport du BAB souhaitent voir une amélioration du quotidien sur le lieu de travail et en bas de la fiche de paie. Si jusqu’à présent, ils n’osaient pas étaler leurs problèmes, tous pensent qu’aujourd’hui il est temps que ça bouge, "car depuis deux ans maintenant la direction laisse pourrir la situation et le conflit s’enlise". Deux ans, une date qui correspond à l’arrivée de M. Richet comme directeur de l’aéroport du BAB. Certains salariés, qui préfèrent eux aussi rester incognito, n’hésitent pas à qualifier ce dernier "de responsable de la situation actuelle".
Serge Badal ne voulait hier pas être défaitiste avant le rendez-vous de ce matin. Il espère que "Didier Borotra sera attentif. Qu’il n’utilise pas les 12 millions d’euros d’investissement prévu pour l’année uniquement pour des travaux d’aménagement et du marketing."
