Le Top 14 reprend ses droits
·Le Top 14 reprend ses droits dès ce soir pour un championnat avec des nouveautés intéressantes
C'est à double tranchant : vraiment affligeant pour ceux et celles qui n’en peuvent plus de voir le ballon ovale parcourir l’écran télé, une aubaine pour qui le Mondial n’a pas encore totalement assouvi sa soif de rugby. Pour qui cette intersaison a été interminable et dont la seule envie est de retrouver son équipe fétiche en compétition, ne serait-ce que pour raviver les commentaires du lundi, les ragots, les prouesses, les analyses et même les contre-performances. Le fait est que, terminée la Coupe du Monde, c’est un autre mondial qui commence à partir de ce soir. Un championnat plus intime, cette fois-ci complètement dédié aux clubs et non aux sélections. La bonne nouvelle est qu’avec le Biarritz Olympique Pays Basque et l’Aviron Bayonnais Rugby Pro, l’élite du rugby basque est à nouveau doublement représentée. Vous l’aurez compris, le Top 14 reprend ses droits. Et il le fait sur de bonnes bases, puisque le Stade de France affiche déjà complet demain pour la revanche de la finale de juin dernier, remportée par le Stade Français aux dépens de Clermont (23-18). Ce soir, en revanche, le promu dacquois défiera le prétendant toulousain en ouverture.
Sept doublons
La saison 2007-2008 s’annonce trépidante. Le rythme y sera effréné, le calendrier ne laisse quasi pas de marge. Entre championnat, VI Nations et Coupes d’Europe, seul le week-end du 29 décembre est libre. Pour compenser le retard dû au Mondial, il y aura cinq doublons pendant le Tournoi des six nations et deux avec les phases finales de la Coupe d’Europe, ce qui pourrait pénaliser les gros pourvoyeurs d’internationaux. Cela dit, les clubs se sont approprié cette nouvelle donnée, et ils l’ont fait sans trop "tirer" sur les joueurs, désormais "protégés" par le règlement (lire ci-contre). En effet, parmi les "nouveautés", celle qui interdit un joueur de jouer plus de huit matches consécutifs. Il s’agira donc de faire tourner.
Cela changera-t-il la donne au classement ? Rien n’est moins sûr tant Paris, Biarritz et Toulouse ont dominé le championnat ces dernières années. En tout état de cause les clubs en ont pris note, et le recrutement s’est fait en fonction. Le Top 14 s’est renforcé en quantité... puis en qualité si on en croit l’arrivée de toutes ces stars mondiales.
Le champion en titre parisien, qui a compensé le départ de certains cadres (Auradou, James, Pichot) par les arrivées de joueurs confirmés (Papé, Taylor, Attoub) ou en devenir (Montanella, Bastareaud, Boussès), sera difficile à battre. Le Stade Toulousain a réussi un joli coup médiatique avec la venue du All Black Byron Kelleher, mais les départs ou retraites de nombreux talents (Baby, Brennan, Bru, Dubois, Garbajosa, Michalak, Thomas) pourraient lui coûter cher dans la course au Bouclier de Brennus, qu’il n’a plus remporté depuis 2001. Clermont, lui, ne l’a jamais brandi, malgré huit finales disputées. Un recrutement bien ciblé avec, en vedette, le capitaine des champions du monde John Smit, mais aussi Julien Bonnaire, Benoît Baby ou encore Alex King, ouvreur des London Wasps, champions d’Europe 2007, devrait permettre aux Auvergnats de confirmer leur excellente saison passée.
Les Basques se sont renforcés
Un autre Springbok couronné récemment, Percy Montgomery, atterrit à Perpignan, où le nouveau manageur Jacques Brunel bénéficie d’un effectif très enrichi, avec les arrivées d’Henry Tuilagi, Chris Cusiter, Cédric Rosalen, Julien Candelon ou encore de Damien Chouly.
Les supporteurs basques, eux, qu’ils soient rouge et blanc ou bleu et blanc, s’attarderont essentiellement sur leurs couleurs. Le BO, privé d’un troisième titre consécutif l’an passé par les futurs champions en demi-finale, s’est ressourcé afin de livrer une nouvelle bagarre digne de ce nom vers la reconquête du Bouclier. L’an passé, Biarritz avait fait les frais d’une certaine lassitude, physique et mentale. Pour y remédier, il a recruté, avec notamment les arrivées des Sud-Africains Jacques Cronje et Ashwin Willemse.
Côté bayonnais, le club a grandi pendant l’intersaison. Sur l’effectif d’abord, avec l’arrivée de joueurs de la trempe de Larrechea, Edmonds, Gower, Garbajosa ou autre Peyras. Et comme l’ossature de l’an dernier a été conservée avec les Dourthe, Linde et une première ligne 100 % basque composée d’Usandisaga, d’Heguy et d’Iginiz, le groupe doit être en mesure de hausser son niveau de jeu. L’objectif étant de "faire mieux que la huitième place de l’an dernier", toutefois trompeuse car les supporteurs de Jean Dauger avaient quand même souffert jusqu’à la dernière journée avant de fêter le maintien. L’Aviron a également soigné sa partie logistique. Les nouvelles tribunes, plus d’abonnés... et surtout la présence d’un partenaire comme Afflelou qui pourrait faciliter la chose.
Bien sûr, les deux derbys sont attendus de pied ferme, d’un côté comme de l’autre. Les supporteurs ont déjà souligné en rouge la date du 1er décembre pour se rendre à Jean Dauger, et celle du 12 avril à Aguilera.
Terminée l’époque où un fossé séparait la Pro D2 du Top 14. Au vu des stars en présence, la deuxième division se situe désormais très proche de l’élite. A tel point qu’elle comptera dans ses rangs bon nombre de Mondialistes, certains même devenus champions du Monde, avec l’Afrique du Sud, tel un certain Victor Matfield qui fera les bons jours du RC Toulon cette saison. Le deuxième ligne sud-africain n’est d’ailleurs pas le seul renfort de taille à Toulon. Les Néo-Zélandais Merthens et Oliver et l’Australien George Gregan tenteront de faire mieux que la demi-finale de l’an passé. En plus d’Agen qui a conservé ses éléments clés avec Pepito Elhorga et le retour du polémique fidjien Caucaunibuca, le Racing-Metro est l’autre formation à s’être armée pour retrouver la division supérieure. Les Parisiens présenteront une armada de stars, de l’ancien biarrot Sireli Bobo à David Auradou, en passant par un certain Agustin Pichot, que l’équipe de France connaît désormais parfaitement.
Nouveautés
Ú Repos obligatoire
Les joueurs ne pourront pas disputer plus de huit rencontres d’affilée s’ils sont titulaires. Sont considérés titulaires les joueurs qui disputent 40 minutes d’une rencontre même s’ils ne débutent pas. Au bout de huit rencontres, ces joueurs devront être laissés au repos lors de la journée suivante. Pour ceux qui ne sont pas titulaires, mais qui figurent sur la feuille de match, le jour de repos arrivera au bout de la 10e journée.
Ú Bonus offensif
Pour marquer un point de bonus offensif, il faudra désormais inscrire trois essais de plus que son adversaire et non atteindre la barre des quatre essais comme avant. Deux équipes ne pourront pas marquer le point de bonus offensif. Le bonus défensif reste inchangé. Ce changement cherche à remédier à certaines dérives, pour éviter que des équipes, rapidement assurées de décrocher ce bonus, se relâchent et permettent à leur adversaire d’inscrire à leur tour le bonus.
Ú Arbitrage vidéo
L’arbitrage vidéo sera étendu aux phases de jeu dans la zone des cinq mètres devant l’en-but et à l’appréciation des brutalités sur tout le terrain.
Ú Oreillettes
Les spectateurs pourront acheter des "oreillettes" pour entendre les commentaires de l’arbitre (5 euros pour le match, 25 euros la saison).
Ú Les matches à la télé
Détenteur en exclusivité des droits de retransmission du Top 14 (championnat d’élite de rugby), Canal+ lancera Rugby+. Une offre de paiement à la séance, accessible par la version satellite du bouquet CanalSat. Elle est proposée aux abonnés de Canal+ Le Bouquet et de CanalSat au prix de 4 euros par mois. Ce dispositif complète les rencontres diffusées sur Canal+ (samedi après-midi) et Canal+ Sport (vendredi et samedi soir) en diffusant ainsi l’ensemble des rencontres de la journée.
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