Tour de France 2008
Le Pays Basque devra aller au Tour
·Le parcours du Tour ne prévoit pas de passage par le Pays Basque. La marée orange, elle, y sera
Le prochain Tour de France cycliste, qui partira de Bretagne le 5 juillet 2008 et dont le point le plus proche du Pays Basque sera la ville de Pau, a été dessiné pour casser les scénarios habituels, a annoncé son directeur Christian Prudhomme lors de la présentation de la carte hier à Paris. La participation des équipes sera déterminée ultérieurement tout comme leur nombre. "Mais aucune équipe n’est assurée d’être présente au départ", a averti Christian Prudhomme en soulignant l’importance du préalable éthique à travers le passeport sanguin dont l’instauration a été décidée cette semaine.
La course, qui abandonne pour la première fois depuis quarante ans le principe du prologue, partira de Brest et entrera dès le sixième jour en moyenne montagne, avec une arrivée à Super-Besse dans le Massif Central. Elle abordera les Pyrénées avant les Alpes et visitera l’Italie, pour monter jusqu’à Prato Nevoso, l’une des quatre arrivées au sommet de l’épreuve. Dans les Alpes, privilégiées par rapport aux Pyrénées, le Tour franchira pour la quatrième fois de son histoire centenaire son col le plus haut, la Bonette, à 2 802 mètres d’altitude. La dernière étape de montagne, à quatre jours de l’arrivée à Paris le 27 juillet, passera par le Galibier et la Croix-de-Fer, deux monuments des Alpes, avant de rejoindre l’Alpe d'Huez, de nouveau au programme après une absence d’un an. Et si le Tour de France ne vient pas au Pays Basque, le Pays Basque ira lui au Tour de France. En effet, la marée orange sera certainement sur les bords des routes pyrénéennes, probablement lors de la 10e étape entre Pau et Hautacam, au Tourmalet.
Cette 95e édition s’efforce de trouver des terrains inédits favorables à une course de mouvement, selon le v¦u de Christian Prudhomme.
Moins dur pour Euskaltel
Le Tour 2008 diminue légèrement la distance des contre-la-montre. Le premier se dispute le quatrième jour à Cholet sur 29 kilomètres, le second à la veille de l’arrivée à Saint-Amand-Montrond sur 53 kilomètres. Autre nouveauté, aucune bonification en temps ne sera accordée au long de l’épreuve qui bénéficiera de deux journées de repos, à Pau et à Cuneo (Italie), et comprendra un seul transfert au matin de la dernière étape. Si le parcours propose une étape de haute montagne en moins et un nombre à la baisse de grands cols, il donne surtout une plus large place à la moyenne montagne et offre des terrains d’attaque multiples avec une répartition plus large des difficultés, suivant les explications de son directeur.
Chez Euskaltel-Euskadi, on a vite vu que ce Tour 2008 "sera moins dur que les précédents". "On dirait qu’il est plus accessible" a livré Mikel Astarloza, présent à Paris. "Habituellement, il y a toujours quelque chose qui m’interpelle lors de la présentation, cette année il n’y a rien eu".
Selon Igor Anton, "il semble que ce Tour sera moins difficile, mais tout dépend de l’allure à laquelle on roule. Ils ont diminué les contre-la-montre et les neuf premiers jours seront très ouverts, avec beaucoup de changements de leader". Pour le coureur d’Euskaltel, la partie difficile arrivera avec les Alpes puisque "les Pyrénées seront très courts". En revanche, la victoire d’étape s’annonce toujours aussi difficile pour lui : "j’ai encore beaucoup à apprendre, mais j’ai déjà remarqué l’étape d’Hautacam : c’est une étape très connue qui est en plus près de chez moi, c’est toujours plus motivant".
Le nombre d’équipes au départ tournera autour de 20, "plus ou moins" selon l’expression de Christian Prudhomme en prévoyant "beaucoup de discussions" à venir avec les formations. "Aucune équipe ne peut se dire : j’ai un droit de participation", a déclaré le directeur du Tour en réponse à une question sur Astana, l’équipe qui a quitté le Tour 2007 après l’exclusion pour dopage du Kazakh Alexandre Vinokourov. Astana a modifié récemment son encadrement et a recruté le vainqueur 2007, Alberto Contador.
Le passeport avant tout
Les organisateurs laissent ainsi planer, telle une épée de Damoclès, la menace de refuser l’accès à leur épreuve pour une équipe qui ne respecterait pas intégralement l’éthique sportive. "Tous les coureurs du Tour devront avoir satisfait au passeport sanguin", a insisté Christian Prudhomme qui a répondu aussi sur l’éventualité de la présence du Danois Michael Rasmussen, lourdement soupçonné et chassé par son équipe en juillet alors qu’il portait le maillot jaune : "il n’a pas d’équipe et j’imagine mal qu’un groupe (voulant participer au Tour) l’engage".
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