Guy d’Arcangues en CD, avec M. Caplanne
On se souvient du 28 Avril 2007 au Colisée de Biarritz. La vie commence au mois d’Avril. Avec la complicité d’Albert Eyheramendy et de quelques amis de l’association "Escalazur", Martine Caplanne avait, pour une soirée, redonné vie au disque de 1988, épuisé depuis belle lurette, où elle interprétait en musique des textes de Guy d’Arcangues.
Quant à moi, je veux battre à nouveau ma coulpe. Comme beaucoup de mes contemporains, j’avais, jusqu’à ce 28 Avril dernier, rangé Guy d’Arcangues, sans le connaître, dans la catégorie des poètes convenus, en dentelles et velours, de ces "vieux singes de cour" dont nous parlait Du Bellay.
Et pourtant, dans les poèmes entendus ce soir-là, j’ai trouvé la profondeur, la gravité, l’émerveillement, la joie qui surgit là où on l’attend le moins, l’amour, la tendresse. Et l’humour et l’humanisme. L’engagement aussi, sans dogmatisme ni esprit de chapelle, durant l’occupation nazie, pendant les années les plus sombres du Chili, la fraternité, le souci de la transmission, et je ne parle pas de celle du patrimoine.
L’occasion créant le larron (au fait, pourquoi nos vénérables académiciens n’accordent-ils pas de féminin au mot "larron" ?), l’évidence est apparue au sortir de cette soirée mémorable, de la nécessité d’un CD à partir du vinyle 33 tours Les oiseaux ronces. Voilà qui est fait, ou presque, puisque l’album, agrémenté d’un livret bellement illustré, sera dans les bacs des disquaires aux alentours de la mi-novembre. On y remarque la participation du guitariste Albert Eyheramendy, de Philippe Ferrière, de Gérard et Sylvain Luc. On y entend aussi la voix de Guy d’Arcangues.
Christian Laborde a assuré les arrangements, la prise de son, le remix et la remasterisation de l’enregistrement original de 1988. On y retrouve l’exigence de qualité et d’émotion poétique, donc humaine, à laquelle nous a habitués de longue date Martine Caplanne. Que de bonnes raisons, donc, de surveiller de près les bacs dès le 15 Novembre.
Jenofa CUISSET
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