Comme des moutons en rangs serrés, je vous vois déjà vous presser aux barrières d’entrée du BAB en ce 11 novembre.
Consommateurs avides, curieux de rayons alléchants, et de bonnes affaires à fourguer dans vos placards déjà pleins et débordants.
Pauvres Poilus, Résistants, et Déportés grands hommes et femmes de l’ombre, martyrisés, sacrifiés au nom de la guerre et qui de leurs tombeaux par millions vous regardent vous jeter dans les bras des centres commerciaux prêts à dépenser vos Euros sans aucun respect de mémoire. Tous morts pour la France et pour votre Liberté... mais pas celle de consommer.
Sans eux vous n’auriez peut-être plus de nouvelles de vos proches, de vos amis, de vos collègues, mystérieusement disparus comme d’autres générations auparavant, dans des camps d’extermination, loin, quelque part à l’Est de l’Europe.
Sans eux, les journaux, les syndicats, les écoles, les associations, les églises, les synagogues, les mosquées et toute autre forme d’éducation de religion, et de modes d’information ou de protestation, vous seraient totalement étrangers. Sans eux vous crèveriez peut-être de faim, de soif... et de liberté.
Honte à vous qui ne vous souvenez même pas des souffrances endurées par tous vos ancêtres, et ne leur rendez pas le plus humble des hommages pour ce qu’ils vous ont offert : leurs vies pour une France libre et démocratique. En reniant leur sacrifice ce 11 novembre ou le 8 mai prochain vous vous transformerez tous en collabos. Ces jours-là ce sont leurs tombes que vous profanez. Leur mémoire que vous piétinez. Et à ceux qui sont encore en vie, malgré tortures et les souvenirs de mort et de sang qui les hantent chaque jour, à ceux-là, c’est à la figure que vous crachez.
Mais dépensez donc en paix...
Grâce à vous, le devoir de mémoire est au cimetière lui aussi.