Le concept de réalité virtuelle fait référence à une technologie informatique visant à recréer des environnements qui simulent le monde naturel ou un monde imaginaire et qui donnent à l’utilisateur l’impression de la réalité. Les possibilités d’application de cette technologie dans tous les domaines de la vie sont innombrables. La troisième conférence internationale Virtual Concept, qui a démarré mardi à Biarritz, s’intéresse aux utilisations industrielles, mais aussi aux applications archéologiques."Avez-vous vu Matrix?Eh bien, c’est ça", résumait, en évoquant le film, José Luis Corral. Responsable des relations avec les entreprises à l’Estia, M. Corral est à l’origine de ces journées mises en route en 2002 à Biarritz. "Nous avions constaté que peu de gens étaient vraiment conscients des applications de la réalité virtuelle dans l’industrie, et donc nous avons eu l’idée de montrer ce qu’il était possible de faire avec cette technologie". Lors de la première édition, des sociétés allemandes, françaises, espagnoles et surtout du Pays Basque sud "où ils sont très innovants en la matière" ont présenté leurs logiciels et leur savoir-faire.
Le succès a dépassé les attentes et, rapidement, une deuxième édition a été organisée en 2003. "On a très vite été cautionnés par des réseaux technologiques et scientifiques et des sociétés d’une vingtaine de pays ont été représentées en 2003". Nouveau succès et nouvel engagement pour une troisième édition pour laquelle les organisateurs ont décidé d’attendre deux ans. Virtual Concept est une initiative qui monte en puissance et qui représente maintenant plus de 40 pays et plus de 350 participants aux colloques programmés autour des applications industrielles et archéologiques. Les conférences étant trop techniques, les organisateurs ont également préparé un salon pour le grand public où les applications réelles de cette technologie virtuelle sont à portée des yeux.
Virtual retrospect
La société Euve, de Vitoria-Gasteiz, par exemple, présente ses travaux de reconstruction virtuelle de l’embouchure du Nervion: un audiovisuel sur l’évolution historique et géographique de la Ria de Bilbo dès le XIVe siècle jusqu’à nos jours. "Pour l’édition 2003 nous avons mis en place virtual retrospect qui porte exclusivement sur les applications de la réalité virtuelle dans la valorisation du patrimoine, l’archéologie, l’histoire", s’explique José Luis Corral. Dans ce domaine, la société bordelaise Archéotransfert montre comment elle restitue en trois dimensions des espaces architecturaux anciens. Cette société a réalisé par exemple une copie du sphinx des Naxiens en numérisant par scanner 3D un petit moulage du XVIIIe siècle et en le reproduisant ensuite en marbre grâce à un robot. La sculpture finale mesure environ 6mètres pour un poids de 6 tonnesŠ
En dehors du domaine archéologique, la réalité virtuelle peut aussi être utilisée pour la médecine chirurgicale. "Cette technologie reproduit l’environnement d’une salle d’opérations pour que le futur chirurgien puisse apprendre le geste. Il peut s’entraîner dans le virtuel pour passer après au réel".
C’est peut-être la meilleure définition des possibilités de cette technologie: créer un univers virtuel à partir duquel travailler dans le réel. "Le côté pratique est presque infini. La preuve: la réalité virtuelle est un marché qui explose d’autant plus que l’outil internet est à la portée de tous".
