La force des provinces
20 ans après la première compétition, le championnat inter-provinces des "jeux traditionnels basques" revient sur la place de Tardets plus motivé que jamais. Les meilleurs éléments seront présents
« La province du Labourd a réalisé de grands progrès dernièrement »
Koldo ALDUNTZIN / Dirigeant de la Fédération
d’Euskadi
Ancien journaliste, Koldo Alduntzin est aujourd’hui
dirigeant de la Fédération d’Euskadi qui connaît bien son sujet. Les qualités
des Herri Kirolak mais également leurs difficultés. Qu’en est-il des jeux
traditionnels au Pays Basque ?
Notre grande difficulté est que nous avons beaucoup de
modalités qui ne sont pas pratiquées par tout le monde au même niveau.
Aujourd’hui, les épreuves de hache sont majoritaires, mais le sciage a bien
progressé, grâce à des jeunes notamment...
Que pratique-t-on et où ?
Les épreuves de scie sont bien ancrées en Gipuzkoa,
celles de hache plutôt en Navarre alors que la Biscaye s’en sort bien au tir à
la corde. Le lever de paille et le ramassage d’épis de maïs sont plus partagés.
Et les provinces du nord du Pays
Basque dans tout ça ?
Le Labourd a fait de grands progrès dans les épreuves
comme les bidons de lait, le transport de sac ou la charrue. Grâce à des
nouveaux clubs comme celui d’Arbenoitz à Urrugne, la province participe à toutes
les modalités. Les Bas-Navarrais aussi se sont inscrits à toutes les épreuves,
c’est encourageant pour la suite. Bien sûr, la Soule reste le parent pauvre de
la discipline, même si elle a fait des efforts importants dans l’organisation de
cette journée. Excepté le tir à la corde, elle y a quand même placé des
concurrents dans toutes les autres épreuves.
Reste qu’il faut essayer de
créer des liens entre les uns et les autres...
Tout à fait, et c’est justement notre travail. Il y a
déjà quelques échanges entre la fédération d’Euskadi et celle d’Iparralde,
certaines équipes du nord du Pays Basque participent au championnat d’Euskadi,
mais c’est encore trop timide. Les provinces du nord sont trop souvent
"oubliées".
Quelle est la solution ?
Nous travaillons actuellement sur une confédération qui
puisse réunir tout le monde sous une même enseigne. C’est difficile, mais il y a
des exemples qui fonctionnent bien alors il faut continuer à travailler.
Vingt ans se sont écoulés depuis la première édition du championnat inter-provinces des "jeux traditionnels basques", plus connus sous le nom de Force Basque, et voilà que la compétition la plus complète de la discipline retrouve demain le fronton de Tardets pour une nouvelle édition, plus énergique que jamais, prête à faire de cet événement un rendez-vous incontournable de la saison
En effet, deux décennies plus tard, les "Herri Kirolak" se présentent en Soule avec un programme des plus alléchants où les meilleurs éléments de chaque discipline montreront de quoi ils sont capables. Pourtant, la grande satisfaction des organisateurs réside sur le fait qu’excepté la Soule au tir à la corde, toutes les provinces participeront aux 10 disciplines retenues. Avec mention spéciale aux locaux de l’étape, les Xiberutar, dont on connaît les difficultés, mais qui ont su se mobiliser en masse pour présenter des athlètes dans des modalités pas toujours très prisées dans leur province. Arabatar et Bas-Navarrais ont eux aussi réalisé des efforts considérables, alors que les Labourdins, plus en verve dernièrement, seront essentiellement représentés par des Urruñar, Beskoiztar et Ezpeletar.
Les meilleurs de chaque province
Le fait est que chaque province du Pays Basque présentera demain après-midi ses meilleurs éléments dans chaque modalité. Du lever de pierre aux aizkolari, la hache à la main, en passant par du tir à la corde et du ramassage d’épis de maïs. Une fois n’est pas coutume, l’élite des jeux traditionnels basques sera réunie. La compétition démarrera à 16 heures précises, juste après quelques couplets interprétés par Amaren Alabak. Et comme pour mettre tout le monde en mouvement, c’est le tir à la corde qui donnera le coup de départ. Dans la catégorie 640 kilos, la Biscaye, vainqueur l’an passé, sera logiquement favorite alors que l’équipe Ñapurrak d’Espelette espère faire mieux que la quatrième place obtenue en 2006.
Pour le reste, la Navarre s’annonce comme la province à abattre. Les trois derniers titres font des Navarrais les principaux prétendants à leur propre succession. D’autant que si les aizkolari Nafartar sont quasi intouchables avec un certain Floren Nazabal à la tête, leur grande force reste quand même une régularité à toute épreuve. "C’est ce qui paye dans ce genre de compétition" livre Koldo Alduntzin, dirigeant de la Fédération d’Euskadi d’Herri Kirolak et co-organisateur de l’événement. "L’important est de garder un certain niveau dans la majorité des épreuves, de ne pas s’effondrer dans certaines modalités".
C’est en tout cas la recette des Navarrais qui a bien fonctionné ces trois dernières années et qui a fait défaut chez les Gipuzkoar. En effet, le Guipuzcoa excelle dans le lever de pierre ou la scie de long, mais connaît les pires difficultés dans le lever de paille, le tir à la corde ou la scie de long. C’est pourquoi, Bizkaitar et Gipuzkoar risquent de se bagarrer pour la deuxième place. A ce titre, le Labourd, emmené par Andde Arbenoitz et son club d’Urrugne, a promis de s’ajouter à la fête pour essayer de décrocher une place sur le podium. La place de lanterne rouge en revanche, semble inévitablement réservée à la Soule dont le seul fait d’être présent est déjà motif de satisfaction. Xiberutar et Arabatar feront quand même des pieds et des mains pour éviter la dernière place.
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