Jean-Claude AGUERRE / Membre du bureau national de Batasuna
Revue des troupes
Dès son retour de vacances, Nicolas Sarkozy s’agite dans tous les sens et fait le tour des dossiers phares. Parmi ceux-ci semblent figurer les problématiques "identitaires" puisqu’il s’est rendu en Corse le mardi suivant sa venue au Pays Basque. Comme ici, le ton y est donné avec les mêmes maîtres mots martelés ici comme en Corse : lutte antiterroriste et autorité nationale. Autrement dit, mise à l’écart pour l’instant d’une discussion de nature politique sur la question de la Corse et du Pays Basque. Alors que les travaux du "comité Balladur" sur la réforme des institutions ont débuté, l’action de l’Etat sur les territoires de Corse ou du Pays Basque se résume officiellement au maintien de l’assistanat comme seule réponse aux aspirations à une évolution politique et institutionnelle.
Au niveau social également, les premiers cent jours aux rênes de la République nous donnent déjà un avant-goût des mesures que nous concocte le Président Sarkozy. Dans le domaine des transports, service minimum décrété. Dans l’éducation, réduction des moyens planifiée. Et dans le panier des courses de tout un chacun, le prix du pain augmente considérablement. Pour les gens en situation économique et sociale fragile, de plus en plus nombreux, le quotidien est de jour en jour plus critique.
Le programme officiel de la visite éclair de N. Sarkozy en Pays Basque, comportait un hommage aux services de police de Bayonne et une rencontre avec les pêcheurs à St-Jean-de-Luz. Mais ce programme comportait également un autre rendez-vous, qui, comme l’a souligné la presse, s’est déroulé dans la discrétion. A l’heure du déjeuner en effet, il a rencontré les responsables politiques locaux. Parmi les heureux convives qui se sont retrouvés autour de la table pour recevoir les consignes du Président et de la Ministre de l’Intérieur Michèle Alliot-Marie figuraient les Députés MM. Poulou et Grenet, le Sénateur Borotra, le Maire de la cité d’accueil de Ciboure M. Poulou, le Président du Conseil des Elus M. Lamassourre. Ces "grands élus" sont depuis des années les relais fidèles d’une politique jacobine de l’Etat français dont le fil rouge est le refus d’une quelconque reconnaissance politique du Pays Basque Nord. Mais n’oublions pas également qu’ils ont tous, y compris D. Borotra, appelé à voter pour N. Sarkozy au deuxième tour des Présidentielles. Ainsi, ces personnalités assurent également le soutien local des politiques du Président Sarkozy au niveau social.
A un moment où, le contexte d’un redémarrage des négociations des contrats de plan état-région place la démarche Pays Basque 2020 dans un tournant important, il est nécessaire de renforcer la revendication d’une réelle reconnaissance institutionnelle du Pays Basque. Mais au plan social également, la lutte doit s’organiser pour contrecarrer l’offensive ultralibérale du gouvernement.
A l’heure d’une mobilisation indispensable contre le centralisme antisocial de la droite sarkozyste, il est plus que jamais nécessaire de "penser global et d’agir local" en n’oubliant pas qui sont les relais locaux de cette politique.
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