Tout l’univers des Booze Brothers dans un fauteuil
J’avais entendu parler de ce groupe de musique irlandaise et je dois dire que la sonorité du nom me rebutait un poil. Renseignement pris, en irlandais booze brothers veut dire "les frères qui picolent".Déjà, ça sonne mieux, dès que l’on imagine la stout couler à flot, les refrains repris en c¦ur et l’ambiance chaleureuse des pubs. De quoi franchir le pas et puisque les frères la picole jouaient samedi à Bayonne, je me rends à leur concert, dans la nouvelle salle de la Luna Negra, une magnifique cave voûtée pouvant accueillir certainement trois fois plus de public que dans leur précédent espace. Un espace interdit aux fumeurs ce qui n’est pas plus mal pour le bien de tous.
Le concert commence en plein milieu du public, avec une déambulation des musiciens jusqu’à la scène. En première ligne David le batteur ; une sorte de cousin français de Django Edwards, habillé d’un juste au corps faisant carrément penser à l’accoutrement d’un dresseur d’ours. Et pour cause, bien que créé par Bertrand, le chanteur guitariste bouzoukiste irlandais d’origine, le groupe est basé à Arsac, petit village des Hautes-Pyrénées médiatisé il y a quelques mois à cause de la réintroduction houleuse d’un ours qui venait de SlovénieŠ
Le concert débute et là ou je m’attendais à de la folk irlandaise pure et dure, je découvre un univers bien plus profond qu’une simple musique traditionnelle. Ellian le bassiste arbore un tee-shirt de Therapy?, fameux groupe de hard-core de Belfast bien loin des clichés de la musique de ce pays, comme a pu le constater il y a peu le public de l’Atabal. Les morceaux s’enchaînent tantôt trad, tantôt punk, tantôt rap, en bref un sacré éventail musicale.
Emma l’envoûtante et virtuose violoniste balance tout ce qu’elle a, comme ses collègues d’ailleurs. David joue sur une batterie agrémentée d’un set de casseroles de cuisine. Il chante aussi, ou plutôt il scat pour être plus exact. Sa voix gutturale donne l’impression qu’il a avalé un didjeridoo mais ça, c’est sûr, c’est impossibleŠ Laure, la femme de Bertrand exécute des chorégraphies rigolotes et donne la rythmique en frappant sur son bodhran, instrument percussif traditionnel irlandais.
Leur enthousiasme conquit vite le public qui reste malgré tout happé par les canapés disposés face à la scène. ça chante quand même et ça reprend en c¦ur les refrains de chansons, jusqu’au fameux "El pueblo unido jamas sera vincido" scandé après avoir expliqué au public l’intérêt d’aller voter aux prochaines élections. En résumé, un groupe à découvrir d’urgence et un lieu particulièrement sympa pour des soirées tranquilles.
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