La fête de la Saint-Jean, qui illuminait déjà la nuit des temps, est en pleine résurgence. Pour le solstice d’été, il s’agit de marquer le retour de la lumière, le plus souvent grâce à des feux qui reculent encore la tombée du jour. Une cérémonie dont le flambeau sera également repris la nuit du 23 au 24 juin, cette fois à Saint-Pée, à Oxtikenea, autour de l’association Hatsa qui célébrait samedi la poésie en herbe (lire ci-contre).Pour être la fête catholique de la Saint Jean-Baptiste, la fête de la Saint-Jean n’en renoue pas moins avec un rite païen connu dans le monde entier.Une fête prisée au Pays Basque et dans le monde rural, qui rappelle aussi les rites celtes de bénédiction des moissons.A Saint-Pée ce vendredi, on célébrera la gaieté qu’engendre le plein été avec la chaleur du soleil, la fraîcheur des sources et la fertilité de la terre. Une façon de se rappeler, avec l’association Hatsa, que "si les valeurs de ces symboles paraissent à certains bien désuètes, le soleil, l’eau et les dons de la terre sont toujours aussi nécessaires pour vivre". La soirée débutera avec la nuit, à 22 heures, dans le jardin d’Oxtikenea et ce sont les participants à cette nuit qui se chargeront de l’animation.Chacun pourra alors être acteur ou animateur, à sa manière, selon son inspiration ou ses qualités de chanteur, de musicien, d’acteur ou de conteur. On goûtera aux eaux de source des environs et on échangera des herbes qui selon la tradition protègent du malheur les humains et les animaux. Boissons et repas seront emmenés par chacun et partagés par tous.

Enfants de poèmes
Ce samedi à l’appel de l’association Hatsa, 20 enfants de Igantzi, St-Pée et St-Jean-de-Luz, se sont réunis à Oxtikenea, pour lire ensemble les poèmes qu’ils avaient écrits. Ecouter leurs voix enfantines réciter ou chanter avec des mots simples mais très signifiants, la poésie qui les habite déjà, fut un moment de pur bonheur. Les enfants ne sont-ils pas déjà de vrais poèmes par eux-mêmes ? Quand ils sont devant nous, ils volent comme des papillons, et, lorsqu’ils nous suivent voilà qu’ils se transforment en rainettes sautillantes. Le matin quand ils se réveillent ils pleurent des larmes d’étonnement et le soir quand ils s’endorment, pour eux, le fond du ciel se remplit de vent de lune. Durant la journée ils racontent leurs secrets aux petits chats, et tirent la barbe aux nuages. Nous voudrions devenir les amis des "enfants-poèmes" afin qu’avec les mots et les rêves qu’ils nous souffleraient, on puisse ouvrir toutes nos grinçantes portes intérieures. Merci donc aux "enfants poèmes et poètes" de Igantzi, St-Pée, et, St-Jean-de-Luz, ainsi qu’à Mikel Zelestino, Miren Intxausti et Beronika Zamora qui ont été les principaux instigateurs de Poésie auprès de ces enfants.

Auxtin Zamora