Au nom de Seaska, je ne peux qu’approuver l’essentiel du contenu de la lettre ouverte de M. le Président de l’Office Public de la Langue Basque, et je tiens à souligner les points d’accord entre Seaska, l’Office Public et l’Education Nationale :
- la nécessité d’un accord entre Seaska et l’Education Nationale pour définir une grille commune en termes de définition des besoins en postes pour les ikastola,
- la qualité du travail mené entre les professionnels de l’Office Public et les professionnels de Seaska, pour élaborer une proposition d’accord,
- l’aboutissement sur une vision partagée entre l’Office Public et Seaska sur les grands axes de cet accord, fort justement rappelés par M. le Président dans sa lettre ouverte à Seaska, à savoir un document en 3 parties: principes pédagogiques des ikastola en relation avec les objectifs linguistiques de Seaska, règles de calcul pour définir les besoins en postes, modalités d’application de l’accord,
- l’engagement de principe du rectorat pour aboutir à la signature de cet accord.
La signature d’un tel accord, 12 ans après le premier accord signé avec le Ministère pour octroyer aux ikastola un statut d’école, à travers la signature de contrats d’association, serait une deuxième avancée majeure : elle reconnaîtrait les objectifs linguistiques des ikastola et les moyens nécessaires, en termes de postes et d’organisation pédagogique, pour atteindre ces objectifs.
M. le Président de l’Office Public souligne la difficulté d’avancer conjointement sur la négociation de cet accord et sur l’organisation concrète de la rentrée 2006-07. Là encore nous ne pouvons que l’approuver, mais il nous paraît important d’expliquer à quoi tiennent ces difficultés :
1) Dans sa lettre ouverte, M. le Président souligne que l’Education Nationale avait initialement prévu de maintenir la dotation actuelle de Seaska, pour l’année à venir.
Il nous paraît important de préciser que cette décision a été prise alors même que Seaska avait fait une demande de postes supérieure à la dotation actuelle et en l’absence de toute concertation entre responsables de Seaska et de l’Inspection. L’augmentation des besoins de Seaska s’explique par les décisions de développement du primaire sur les ikastola d’Anglet et de Saint-Pierre-d’Irube, l’ouverture d’une maternelle sur Baigorri. Elle s’explique aussi par le fait que sur les 3 dernières années, les moyens alloués à Seaska ont toujours été inférieurs aux besoins, ce qui crée maintenant des situations de tensions dans l’organisation pédagogique dans plusieurs ikastola.
2) Une fois encore Seaska a eu connaissance de sa dotation au dernier moment (mi-mai), après tous les autres systèmes d’enseignement. Cette manière de procéder laisse peu de temps pour la négociation et la concertation.
3) Les 2 postes supplémentaires obtenus l’ont été, après une rencontre entre Seaska et le Ministère le 9 mai dernier, puis un rendez-vous à l’inspection académique, en l’absence de M. l’Inspecteur, le 16 mai dernier. C’était alors la première fois, que Seaska pouvait expliquer le pourquoi de sa demande et notamment son organisation pédagogique, ikastola par ikastola (il faut savoir que les demandes de postes sont transmises à l’Education Nationale fin décembre). Lors de cette rencontre, aucun des arguments pédagogiques présentés par Seaska, n’a été remis en cause par les techniciens de l’Inspection. Leur seul leitmotiv a été qu’ils n’avaient plus de poste disponible ; seul le ministère pourrait en proposer davantage.
4) Quelques jours plus tard, nous apprenions par un entretien téléphonique avec M. l’Inspecteur, qu’on nous attribuait 2 postes supplémentaires.
5) Lors de cet entretien téléphonique, nous évoquions, pour la première fois en direct avec M. l’Inspecteur, notre demande de délégations de direction pour les directeurs des primaires (cette demande avait déjà été présentée par courrier et par des entretiens au Ministère, à l’Office Public et aux techniciens de l’Inspection). Nos directeurs n’ont en effet aucune délégation pour assurer une fonction indispensable au bon fonctionnement de tout établissement scolaire ; c’est en plus de leur travail d’enseignant qu’ils doivent assumer cette mission très lourde. Lors de cet entretien avec M. l’Inspecteur, la négociation paraissait ouverte sur le sujet, dans la mesure où il était possible de trouver une solution dépendant directement de l’Inspection et non des attributions de postes par le Ministère. Dans les jours qui ont suivi, la discussion s’est enlisée ; l’Inspection ne paraissait plus disposée à proposer de solution concrète.
6) La proposition d’accord présentée par l’Office Public à l’Education Nationale comporte 3 méthodes de calcul différentes pour les postes d’enseignement : l’une élaborée par Seaska, la deuxième par les professionnels de l’Office Public avant les rencontres avec Seaska et la 3ème élaborée par les professionnels de l’Office Public après leurs rencontres avec Seaska. Les demandes de postes de Seaska pour la rentrée 2006-07 sont cohérentes avec chacune de ces 3 méthodes ; la dotation de l’Education Nationale est par contre inférieure aux résultats obtenus par chacune de ces méthodes de calcul... Les relations entre l’Education Nationale et Seaska restent difficiles, car les décisions de l’Education Nationale restent très politiques (dotation constante, nombre de postes supplémentaires attribués), sans relation évidente avec les besoins de l’enseignement en euskara, ni avec les termes d’un futur accord. Les modalités actuelles laissent peu de temps à la négociation. Alors même que les négociations étaient à peine ouvertes du point de vue de Seaska, celles-ci étaient immédiatement refermées par l’Education Nationale. Seaska attend maintenant de sa rencontre du 27 juin à Bordeaux, avec M. le Recteur, M. l’Inspecteur et les Dirigeants de l’Office Public :
- des propositions concrètes pour les 4 postes qui lui manquent encore et pour les délégations de direction dans les primaires,
- un geste de l’Education Nationale démontrant qu’elle souhaite engager une négociation sur des bases saines, sans mise sous pression de la fédération.