Les surfeurs enragent. Ils ne sont pas les seuls. La célèbre vague biscayenne n’est plus ce qu’elle était. La plus longue "gauche" de toute l’Europe s’est ramollie. Au point que le Billabong Pro, tournoi de surf comptant pour le titre mondial, installé à Mundaka depuis 1999, a décidé à la mi-juillet d’annuler son édition 2005, initialement prévue en octobre. La "qualité de la vague" est devenue incertaine assurent les organisateurs. L’an dernier, le manque de vague s’était fait sentir plusieurs jours de suite.
Cette vague, unique en son genre, est issue de la rencontre particulière entre la houle de la mer et le courant venant de l’estuaire du fleuve Urdaibai. La régularité ainsi que le tube de la vague étaient jusqu’alors loués.
Les surfeurs accusent les travaux de dragage effectués en 2003 sur l’estuaire pour faciliter la sortie de bateaux du chantier naval de Murueta, ainsi que la réhabilitation de la plage de Laida qui a élevé le niveau de sables. Les changements intervenus dans les fonds sableux auraient modifié la vague. Les anciens de Mundaka se souviennent que la vagues éclataient davantage au large et étaient plus langue. Des changements intervenus voici plus de 25 ans, et qui seraient liés à l’agrandissement du port voisin de Bermeo.
Selon la Fédération basque de surf, la vague est "malade". La fédération a néanmoins participé en avril et en juin à des réunions de travail avec les autorités, municipalités et acteurs concernés. A l’issue de celle de juin, Josu Erkiaga, directeur à la biodiversité du département environnement du gouvernement basque, a souligné "l’évolution positive du système des fonds sableux, qui conditionne et génère la vague de qualité pour la pratique du surf, vers une situation normale". Quant aux causes de la disparition de la vague, "elles sont diverses" a-t-il indiqué sans davantage de détails, tout en annonçant son prochain rétablissement.
Le monde du surf a eu connaissance en 1977 de cette vague miraculeuse via un article de Surfer magazine. Il risque de n’en entendre plus parler qu’au passé.