11 août 1922 il y a 83 ans :
Dévastateurs de rivières : On voit chaque nuit, à Bayonne, des barques montées par des individus sans scrupules qui trouvant probablement que la pêche conforme aux règlements ne nourrit pas son homme, emploient pour prendre du poisson des procédés interdits part la loi. Ces individus sachant que le poisson séjourne de préférence dans les remous des piles des ponts, poussent l’audace au point de venir entourer une à une les piles des ponts de Génie, Pannecau et Marengo de longs filets de façon à former cercle. Lorsque le cercle est bien fermé, les dits individus s’efforcent de faire à l’intérieur du filet le plus de bruit possible, soit en frappant l’eau à l’aide de perches, soit en traînant au fond de lourdes barres de fer qui font un tel bruit qu’il peut être perçu à une distance respectable. Le poisson effrayé s’enfuit et finit toujours par se jeter dans les filets qui levés par des bras vigoureux regorgent de poissons de toutes sortes. Où est le temps où, certains de revenir avec une petite friture, on partait chargé de lignes, gaules et paniers passer son dimanche sur les bords de la Nive où muges et plies pullulaient ? De nos jours, le peu de poisson survivant rendu peureux et méfiant du fait qu’il se sait inlassablement pourchassé, dédaigne les meilleurs appâts pour ne chercher qu’à s’enfuir dans des eaux plus calmes. Pour enrayer le mal qui chaque jour empire, nous proposons deux choses que nous croyons de nature à inquiéter sérieusement les pêcheurs en eaux troubles : Un service de surveillance plus étroit et quelques procès-verbaux.
Signé : un groupe de pêcheurs à la ligne de la Nive.
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