Les 33 stands du Salon de l’Immobilier de Biarritz sont en place pour accueillir plus 2000 visiteurs habituels. Vendredi, à la mi-journée, 95 personnes se sont déplacées à ce troisième salon. Un début calme, comme à l’accoutumée. A l’intérieur du moins, car à l’extérieur, la contestation se fait entendre. Hier, à 20heures, une trentaine de personnes a campé à la Place Clemenceau dans une ambiance festive.
Le collectif Lurra a installé des tentes, sur lesquelles il a placé des panneaux précisant le prix du logement. Accompagnés d’un accordéon et d’une guitare, les membres du collectif ont réalisé "une occupation symbolique". Ils comptaient dîner sur place et plier bagage de suite après. Cette occupation s’est déroulée à la veille de la Marche pour un toit organisée par ce même collectif.
"Le problème existe, nous sommes d'accord, et nous, dans ce salon, nous avons voulu offrir une vision complète de l’immobilier", explique Luc Petit, organisateur du salon, hier dans l’après-midi. Il considère que l’évènement regroupe les logements sociaux et le marché libre. Mais il n’était pas question de "mettre le loup dans la bergerie" dit M.Petit parlant des membres du Collectif Lurra.
Les organisateurs du salon leur avaient proposé de distribuer des tracts aux portes du salon, d’organiser un débat et de laisser un espace dans leur brochure pour présenter leur discours "de manière positive". Mais Lurra leur demandait d’annuler l’évènement. Il n’en est pas question pour Luc PetitŠ "sauf si cela devient trop dangereux".
La manifestation n’est pas la seule ombre qui pèse sur ce salon, les attentats de cette semaine le sont aussi. Et les organisateurs se sentent un peu seuls, "aucun responsable politique nous soutient, alors qu’on nous a demandé de changer de date à cause des élections".
M.Petit se défend que le salon ne fait pas monter les prix des ventes. "Les visiteurs ont des projets bien précis lorsqu’ils viennent ici, et ils viennent comparer les prix, puisque toute la concurrence se trouve au même endroit", explique-t-il. D’autant plus que les acheteurs sont de plus en plus informés, d’après lui. Il met en avant la présence du COL (Comité Ouvrier du Logement) qui propose des logements sociaux. Néanmoins, c’est la seule institution qui ose apparaître dans ce genre de salon, "les autres ne viennent pas parce que c’est trop politique", de peur qu’ils soient critiqués.
Un engin a explosé dans la nuit de jeudi à vendredi, à Bidart. Posé devant l’agence ORPI située au bord de la RN 10, l’explosion a causé des dégâts matériels légers. Elle a brisé la vitrine. D’après le boulanger d’à côté, un bruit a retenti vers 4 heures du matin et des agents de police se sont déplacés sur les lieux des faits.
Le responsable de l’agence Didier Herbin a déclaré à la presse qu’il a été prévenu vers 9 heures du matin, alors qu’il se rendait au Salon de l’Immobilier de Biarritz. D. Herbin s’est étonné que son agence ait été visée, avançant que 20 à 25 % de son chiffre d’affaires est réalisé avec des jeunes de moins de 30 ans.
Celui de Bidart est le troisième engin explosif déposé. Les deux autres ont été placés devant l’Office de tourisme et l’agence Century 21 de Bidache. Aucun de ces attentats n’a encore été revendiqué.