Coupe d’Europe - Quarts de finale
Toulouse a le profil
·Impressionnant dimanche face à Cardiff, Toulouse est un favori en puissance
Impressionnant vainqueur de Cardiff (41-17) en quarts de finale, le Stade Toulousain, au diapason de sa remarquable saison française, retrouve le premier plan d’une Coupe d’Europe dont il a, bien qu’il s’en défende, les atouts d’un champion en puissance.
- Les avants avant tout. Le manageur de Cardiff Dai Young s’extasiait de "l’équilibre toulousain entre avants et trois-quarts". Equilibre retrouvé qui doit beaucoup au rendement supérieur du pack par rapport à 2006-07. Dimanche, il a fait souffrir son vis-à-vis en mêlée, autour des rucks ou en défense à l’image d’Albacete énorme, de Pelous rajeuni, ou de "Mr Propre" Sowerby. Le Stade n’est pas disert sur ce "mieux" devant, mais loue juste la "minutie" de Yannick Bru, qui succéda cet été à Serge Laïrle co-entraîneur en charge des avants. Le détail paie, à l’image du travail sur les hommes-danger de Cardiff, tel Xavier Rush, aux départs frustrés par la poussée à gauche du pilier Human, forçant le N. 8 des Blues à écoper, ou s’enferrer dans Kelleher.
- Elissalde, où et quand il veut. Titularisée quatre fois seulement, la "charnière de 9" Kelleher-Elissalde confirme qu’elle est une arme redoutable. Le demi de mêlée du XV de France n’a pas oublié, c’est patent, les réflexes et la vista de l’ouvreur qu’il fut, maturité en plus. Drop crucial (à 16-10, juste après le carton jaune d’Heymans), bonne distance aux tirs ou dans le champ, et ¦il pour le bon coup -comme sur le délicieux essai de Kunavore : l’"homme du match" Elissalde a récité. "On voit qu’on a bien fait de mettre des joueurs intelligents à certains postes", peut glisser Novès. "Jean-Baptiste, mais cela ne me surprend pas, démontre qu’il peut jouer N.10, même s’il rejouera demi de mêlée". Car il ne faut pas abuser les bonnes choses, ou les surexposer.
Sevrés de titres
- Expérience, et appétit. Huitième demi-finale : Toulouse connaît l’Europe par c¦ur et "sait depuis toujours que ce n’est pas le championnat : il faut être dans une autre dimension, ce n’est pas arbitré pareil...", note Novès. Un vécu manifeste dans la retenue toulousaine face à de surprenantes décisions de l’arbitre Wayne Barnes. Kelleher, nouveau venu, sent lui-même "Toulouse élever le niveau au bon moment". Cette expérience pèsera face aux London Irish novices en demi-finale, une demie dont Toulouse, même à Twickenham, sera favori. Enfin, l’appétit de Toulousains, sevrés de titres (depuis 2005 en Europe et 2001 en France), est aiguisé. Et leur gourmandise intacte, à l’image de la récitation offensive de fin de match, voire des folies douces comme la touche suicide d’Heymans (26e). "Cette c..., c’était pas le moment", s’excuse-t-il. "Mais je continuerai de les jouer. Il faudra juste que je trouve les bonnes situations".
- Attention, gestion ! Novès veut qu’on salue la saison "exceptionnelle" à ce jour du Stade, "sorti d’une des deux Poules les plus difficiles en Europe, et en tête à mi-Top 14 avec un total qu’aucune équipe n’avait réalisé". Le seul porte-drapeau français en Europe martèle que cela a un prix: "On sera obligé de lâcher encore un ou deux matches en championnat, quitte à se retrouver quatrième qualifié en demies, afin de pouvoir jouer une demi-finale européenne normale", prévient le manageur, à la colère inchangée contre un "calendrier dramatique". Une semaine avant sa demie, Toulouse recevra le coleader du Top 14 Clermont. Et après, enchaînera trois matches en 10 jours: 2/3 mai Auch, 7 mai Castres (son match des 25/26 avril reprogrammé), 11 mai Montauban. Même si le Stade et son effectif cossu ont à ce jour plutôt bien vécu cette surcharge.
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