Le juge de l’Audience Nationale de Madrid, Baltasar Garzon, à travers une commission rogatoire demande le gel de neuf comptes bancaires. Cette commission s’adresse aux autorités françaises et belges et se situe dans le cadre de l’enquête visant l’existence d’un éventuel lien entre EHAK (Parti Communiste des Terres Basques) et Batasuna.
Les neuf comptes visés appartiennent à des militants de la gauche abertzale qui résident au Pays Basque nord ou en Belgique.
Le juge a demandé l’immobilisation des comptes dans lesquels un montant 208000 euros auraient été répartis par EHAK. Cette somme aurait été versée à travers les 19 virements internationaux d’un montant compris entre 8000 et 12000 euros vers plusieurs comptes bancaires différents.
Parmi les titulaires qui auraient reçu ces sommes, sept sont domiciliés dans l’état français ; il s’agit d’Aurore Martin (Société Générale), Patricia Martinon (Caisse d’Epargne), Xabi Larralde (Crédit Coopératif), Jean-Claude Agerre (Banque Michel Inchauspé-Bami), Giuliano Cavaterra (La banque Postale), Zigor Goiaskoetxea (Crédit Agricole) et Gregorio Jimenez (Crédit Agricole).
Martin, Agerre et Larralde font partie de la direction collégiale du parti politique Batasuna.
En Belgique, Garzon a demandé l’immobilisation des comptes bancaires dont les titulaires sont Gorka Elejabarrieta Diaz et Jon Andoni Lekue Eguren.
Il a également demandé des informations économiques et commerciales au sujet des différents mouvements effectués sur ces comptes belges dont les titulaires selon les agences de presse seraient des membres de "la structure internationale" de Batasuna. Cette demande s’inscrit dans le cadre de l’enquête sur les liens présumés, notamment financiers, qui lient le parti EHAK à Batasuna.
Dans le cadre de cette instruction, le Parti Communiste des Terres Basques, qui dispose de neuf parlementaires sur 75 au Parlement de la Communauté Autonome Basque, avait été suspendu d’activité politique en février dernier, juste avant les élections législatives espagnoles du 9 mars.
Ses principaux dirigeants avaient alors été mis en examen pour "collaboration avec une entreprise terroriste". Batasuna va dans les prochains jours donner son analyse des faits.