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Après huit mois à panser leurs plaies,les grottes de Sare s’ouvrent à nouveau au public
·Les travaux de réhabilitation ont effacé les dégâts des inondations de mai et ont apporté des nouveautés
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Le troisième site le plus visité du Pays Basque nord s’ouvre à nouveau au public. Il s’agit des Grottes de Sare. Fermées pendant huit mois suite aux inondations de mai, elles offrent depuis hier aux visiteurs de nouvelles installations.
Les flancs de la montagne Axuria abritent un nouveau son et lumière mettant en valeur les atouts de ces grottes préhistoriques. La nouveauté réside dans la présentation de leur environnement géographique. Cette partie de la visite sera testée jusqu’au week-end de Pâques. D’autre part, les visiteurs retrouveront les trois points forts de la visite : les caractéristiques géologiques des grottes, la mythologie et les origines du peuple basque. Cet exposé s’appuie sur les études de l’anthropologue et ethnologue Joxe Migel Barandiaran.
Eviter les risques
La nouvelle présentation a demandé le réaménagement de toute l’installation électrique. "On a dû de nouveau poser quatre kilomètres de câbles, car les plaques de béton de 80 kilos qui permettaient l’accès au site se sont soulevées et les ont sectionnés", explique François Pouyet, le directeur des grottes. La réhabilitation du domaine a apporté une deuxième innovation. Il dispose de lampes dites LED, dont le rayonnement lumineux protège l’environnement. Elles auront également une période d’essai.
Mais l’amélioration du site n’écarte pas la principale question qu’a amenée la catastrophe de mai dernier : comment éviter de tels dégâts lors de précipitations abondantes ? "Il existe toujours des risques dans une grotte", selon François Pouyet. La question serait plutôt : comment atténuer les conséquences ? Les responsables du site ont déjà pris des dispositions ; ils ont surélevé les boîtes de dérivation et ont gainé tous les câbles.
Pour ce qui est de la zone, des études géologiques sont en cours. Le bassin de Saint-Pée n’apporterait aucune solution ni aux grottes sur lesquelles s’était jetée une vague de deux mètres, ni à la carrière Durruty se trouvant à deux pas. Celui-ci avait absorbé 180000 m3 d’eau. Cependant, le directeur affirme qu’"une des solutions est le reboisement des landes et l’interdiction des 4x4 sur les chemins qui ont conduit l’eau jusqu’aux grottes". Jusqu’à la grotte supérieure appelée Ecole, dans un premier temps, déferlant dans la vallée de la Nivelle, dans un second temps, causant de nombreux dégâts.
Les Grottes de Sare, elles, ont perdu 400 000 euros en travaux et près d’un million en pertes d’exploitation. Les travaux ont été financés principalement par la commune, puisque les grottes sont sous régie municipale, et les assurances, mais le Conseil Général et le Conseil Régional ont aussi apporté leur contribution. Une aide reconnue par François Pouyet fut celle des bénévoles et celle des employés communaux qui, munis de pelles et de brouettes, avaient déblayé les gravats entreposés dans les cavités.
Violence et impuissance
La solidarité vient à l’esprit des victimes de cette inondation lorsqu’elles pensent à ce 4 mai 2007. Toutefois, cela n’efface pas les images de violence et le sentiment d’impuissance.
"L’alarme de la télésurveillance m’avait prévenu d’un problème, et vers cinq heures du matin, je me rendais aux grottes. Arrivé à l’ancienne douane, je ne pouvais plus avancer et je fus obligé de m’abriter chez des gens, en passant par le toit de la voiture pour accéder au premier étage, tellement l’eau était haute", raconte Monsieur Pouyet. En deux heures, les fortes pluies avaient détruit le travail accompli en cinq ans, depuis qu’il avait pris ses fonctions.
Laukia : une attraction touristique
Le succès des Grottes de Sare n’est pas un secret. Elles couvrent à elles seules 15% du budget municipal, soit 250 000 euros et reçoivent chaque année 110 000 visiteurs. Bien que la mairie de Sare ne soit propriétaire des lieux que depuis 1985, l’exploitation touristique des grottes avait débuté dès 1910. Ainsi, la renommée du site a su traverser tout le XXe siècle.
Ces grottes sèches permettent d’observer l’érosion due aux eaux souterraines et exposent des concrétions géologiques localisées. On y observe également des traces d’êtres humains, qui étaient là de passage et y ont laissé des outils et des ossements, dont certains datent de 20 000 ans avant JC, notamment à l’entrée de la grotte et aux alentours. Les dernières fouilles archéologiques datent de 1993.
Mais les Grottes de Sare ne sont pas les seules de la région. Situées dans la zone appelée Sareta, elles sont voisines des grottes de Zugarramurdi et de celles d’Urdazuri, et sont reliées entre elles par un sentier. L’entre-aide qui lie les quatre communes de Sareta (auxquelles s’ajoute Aïnhoa) leur permet de fédérer leurs moyens et de proposer aux visiteurs un circuit commun. Des visiteurs qui viennent surtout de l’arc Atlantique, de la Bretagne jusqu’à la Biscaye, mais également de Navarre.
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