Du petit Tiken
L’Atabal était pleine à craquer mercredi soir pour accueillir le chanteur ivoirien Tiken Jah Fakoly, après deux passages éblouissants au Pays Basque.Rien d’étonnant à mesurer cette affluence puisque le reggaeman remplit les Olympia français comme les stades africains depuis le début de cette tournée qui accompagne son nouvel album l’Africain. Et pourtant, Tiken Jah Fakoly n’était pas folichon sur la scène de Biarritz. Un petit Tiken même, si l’on en juge par ses prestations passées et l’image qu’il a lui-même laissée. Un rien routinier, le chanteur reste également accroché aux morceaux de son précédent album, comme s’il avait encore besoin de faire reluire les anciens cuivres. Sans être au fond du seau, appuyé par une bonne production et des titres écrits par Magyd Cherfi, qui assurait d’ailleurs la première partie du concert à Biarritz, Tiken Jah Fakoly laisse flotter les contretemps, parfois dépossédé de ce qui faisait sa présence et même son discours semble en berne.Mais pas question ici de comparer son propos aux discours intellos sur les remèdes à apporter à l’Afrique.Tiken Jah sait adapter ses discours et les affûter lorsqu’il s’agit par exemple de répondre aux médias.Sur scène en revanche, il semble brasser des idées simplistes.Mais à décharge du chanteur, il convient d’abord de laisser sa culture occidentale au vestiaire et de considérer ensuite que le reggaeman doit composer avec un public qui s’étend de la brousse malienne au c¦ur de la capitale française.C’est couru d’avance, en termes de communication, plus le public est large, plus le discours se simplifie. L’Ivoirien parvient ainsi à donner quelques rudiments de compréhension d’une Afrique bouffée par l’Occident à quelques jeunes blancs-becs, tout en relayant les aspirations d’une jeunesse d’Afrique de l’Ouest avec ses mots. En ce sens, il convient de mesurer son engagement d’artiste à des actes.Le mignon message de paix qu’il délivrait pour son pays mercredi soir à Biarritz dans la chanson Ma Côte d’Ivoire, deviendra un manifeste le 8 décembre lors d’un "concert de réconciliation" en compagnie de nombreux artistes ivoiriens.Pour son retour dans la capitale économique du pays, qu’il a fuie en 2002 pour raisons de sécurité, il va remuer les foules.
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