Une fois encore, le Pays Basque va échapper aux inconvénients des grèves de la SNCF pour une raison évidente : le chemin de fer y est devenu un moyen de transport marginal car la grande majorité de la population lui préfère la voiture plus rapide et plus commode.

Par exemple : environ un millier de personnes par jour utilisent les trains reliant Bayonne à Pau, Hendaye, Dax et Saint-Jean-Pied-de-Port alors que près de cent mille préfèrent utiliser leur voiture sur ces trajets : la part du train dans ce "marché" est donc de 1% (un pour cent). Vers Garazi, la situation est pire ; la centaine de clients quotidiens des TER équivaut à moins de 0,50% des occupants des 30000 voitures qui empruntent chaque jour la "pénétrante" 40 000 au rond-point de Maignon.

Même chose sur Bayonne-Hendaye : les 3 ou 400 personnes qui font tout ou partie de ce trajet en TER sont à comparer aux 30 000 qui le font en voiture sur l’A63 outre les 25 000 ou plus qui prennent la RN10.

Cette marginalisation du fer vaut pour la France entière sauf l’Ile de France, quelques métropoles régionales et liaisons TGV : le fret ferroviaire n’est pas mieux loti car, ici comme ailleurs, il ne détient qu’une part dérisoire des transports terrestres (4% en chiffre d’affaires).

Les déficits et l’endettement vertigineux des entreprises publiques du rail résultent de cette situation calamiteuse : elle devait être rappelée à la veille d’un conflit qui ne gênera guère le Pays Basque mais dont, comme contribuables, nous supporterons tous les conséquences.

NB : une anecdote pour atténuer l’austérité du propos : la région Aquitaine se félicite du succès du TER Hendaye-Tarbes dont la fréquentation a augmenté de 25% entre 2004 et 2005, soit 43 voyageurs qui ont peut-être renoncé à leur voiture et ont diminué d’autant le trafic des 15 à 20000 véhicules qui passent chaque jour l’A64 et la RN117 à Orthez ou à Pau !!

Jacques Saint-Martin / Arbonne